1. Contexte : Expansion du crédit et de la bulle immobilière
Crédits faciles et politiques monétaires accommodantes : Au début des années 2000, les taux d'intérêt bas et une réglementation laxiste ont favorisé une expansion massive du crédit, surtout aux États-Unis. Les banques ont commencé à accorder des prêts hypothécaires à des emprunteurs de plus en plus risqués (subprimes), c'est-à-dire des personnes avec un faible historique de crédit.
Bulle immobilière : En raison de l'accès facile au crédit, la demande pour les logements a explosé, ce qui a fait grimper les prix de l'immobilier de manière spectaculaire. Cela a créé une bulle immobilière, car les prix des maisons augmentaient au-delà de leur valeur réelle.
2. Titrisation et produits financiers complexes
Titrisation des prêts hypothécaires : Les banques ont transformé ces prêts hypothécaires en titres financiers complexes appelés Mortgage-Backed Securities (MBS), qui étaient vendus à des investisseurs dans le monde entier. Ces MBS étaient souvent notés comme des investissements sûrs par les agences de notation, malgré leur nature risquée.
Collateralized Debt Obligations (CDOs) : En plus des MBS, les banques ont créé des produits encore plus complexes appelés CDOs, qui regroupaient différentes tranches de ces titres. Cela a masqué le risque sous-jacent en le diluant à travers différents produits financiers.
3. Effondrement de la bulle immobilière
Augmentation des taux d'intérêt et défauts de paiement : Au milieu des années 2000, la Réserve fédérale américaine a commencé à augmenter les taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation, ce qui a rendu les prêts hypothécaires plus coûteux pour les emprunteurs. Beaucoup de ceux qui avaient souscrit des prêts hypothécaires à taux variable (ARM) ont commencé à faire défaut sur leurs paiements.
Chute des prix de l'immobilier : La demande pour l'immobilier a commencé à chuter, entraînant une baisse des prix des maisons. Les propriétaires se sont retrouvés avec des hypothèques plus élevées que la valeur de leurs maisons (situation de "negative equity"), ce qui a conduit à une vague de saisies.
4. Crise de liquidité et effondrement des institutions financières
Perte de confiance et crise de liquidité : À mesure que les défauts de paiement augmentaient, la valeur des MBS et des CDOs a chuté, provoquant des pertes massives pour les banques et les investisseurs. La complexité de ces produits a rendu difficile l'évaluation des risques, entraînant une perte de confiance généralisée dans le système financier.
Faillites bancaires : En septembre 2008, Lehman Brothers, l'une des plus grandes banques d'investissement au monde, a fait faillite, marquant le point culminant de la crise. D'autres institutions, comme AIG, ont dû être secourues par le gouvernement pour éviter un effondrement total du système financier.
5. Réponse gouvernementale et conséquences globales
Bailouts et politiques de relance : Les gouvernements du monde entier ont dû intervenir avec des plans de sauvetage massif pour stabiliser les banques et injecter de la liquidité dans l'économie. Aux États-Unis, le plan de sauvetage financier (Troubled Asset Relief Program, TARP) a été mis en place pour acheter les actifs toxiques des banques.
Récession mondiale : La crise a déclenché une récession mondiale, avec des millions de pertes d'emplois, une chute de la production industrielle, et une contraction du commerce international. Les économies développées ont mis des années à se remettre de l'impact.
6. Réformes et régulation post-crise
Renforcement de la régulation : En réponse à la crise, de nouvelles réglementations ont été introduites pour prévenir la répétition d'un tel événement. Aux États-Unis, la loi Dodd-Frank a renforcé la surveillance des institutions financières et imposé des règles plus strictes sur les produits dérivés et les prêts hypothécaires.
La crise de 2008 a révélé les failles structurelles du système financier mondial et a conduit à un réexamen des pratiques bancaires et des politiques économiques. Elle reste un point de référence majeur pour comprendre les risques associés à la dérégulation et à l'innovation financière non contrôlée.