Oui, j'avoue mon faible pour ces prières juives.

Hé les 18 : vous me lisez vraiment ?

Représentez-vous bien la chose avec moi. Je dois monter de chez moi pour parvenir à une route terreuse, non bétonnée. C'est comme l'entrée d'un lotissement ou d'une propriété privée. L'air est de plus en plus pur, mais l'endroit s'assombrit. Des pierres et, lorsque le temps est humide, de la boue éprouvent vos pieds : tout est irrégulier, on se tord la cheville, on doit descendre en pente raide une galère. Il y a trois troncs qui barrent la voie : il faut les enjamber quand on est grand, passer dessous quand on est moins que nain ou enfant. Plus loin, ce qui était autrefois un sentier ouvert avec de part et d'autres de charmants chardons, est le domaine des ronces et est couvert de branchages. En dépit de, on avance. Le sentier se découvre un peu pour laisser voir un monstrueux pylône électrique, artefact de la télécivilisation. Poursuivant le marcheur doit emprunter un pont de bois, sous un toit de feuilles, avec dessous un cours d'eau presque clair, dans lequel on devine de menus poissons. Ca grimpe, le sentier se divise : il y a un panneau qui indique pour la gauche mais rien du tout pour la droite.
Et la chute c'est que les deux chemins mènent à des routes bétonnées pour les voitures des Français.

Oui, je fais un topic sur un sentier forestier de 200 mètres. Je vais vous le vendre, vous l'achetez déjà.

Pris d'émotion j'oublie des mots dans mes messages :

Je suis allé l'autre jour à Bordeaux avec Maman pour Kheops, la grande illusion en réalité virtuelle. Dans un entrepôt avec une vingtaine d'autistes casqués, qui se penchent etc.
Ici c'est réel, c'est tout ce [qui] subsiste d'une nature pas trop dérangée et qui résiste encore un peu à l'humanisation. Que j'aimerais me faire charger par un sanglier écumant, et le renverser par les défenses comme jadis Hercule l'homme fort ! Ca me changerait des moucherons que je balaie d'un revers de main, comme si ça servait. De l'aventure pour un geek en rémission, qui a le cul carré.