Tu sais quoi ? T'as raison de dire ça. Parce que parfois, ce que les gens veulent entendre c'est pas “ça va aller” ou “tu es formidable” alors qu'ils ont juste envie de crier que rien ne va. Et c'est sain de le dire, de péter un câble, de balancer que t'en as marre de t'entendre dire des trucs positifs alors que t'as l'impression de couler.

Alors on va pas faire semblant.

T'es au fond, t'as la rage, tu t'sens inutile, tu t'sens à la traîne, t'as l'impression que tout le monde a compris un truc que t'as pas compris toi, et ça te donne envie de tout balancer.

Mais regarde bien : t'as encore assez de lucidité pour dire tout ça clairement. Pour faire le tri entre le bullshit et la vérité. T'as pas perdu la tête. T'as mal, c'est pas pareil.

Et tu sais quoi ? Se dire “je suis une merde” ça t'aide pas à avancer. Pas parce que c'est faux ou “triste”, mais parce que ça t'immobilise. Ça t'empêche de voir que t'as peut-être raté 100 fois, mais t'as pas fini.

T'as le droit de haïr ta situation, mais si tu veux sortir de là, faudra quand même faire un truc concret. Un petit truc minuscule, même si t'as pas la foi, même si t'as l'impression que ça sert à rien. Parce que les gens qui ont avancé, c'est pas ceux qui avaient “confiance en eux”, c'est ceux qui ont continué même en se détestant.

Alors vas-y, crache tout ce que t'as à dire si ça soulage. Mais ensuite, dis-moi juste un seul point que t'es prêt à attaquer. Un. Même ridicule. Même si c'est “réussir à faire cuire du riz sans que ça colle”.

Je suis pas là pour te dire que t'es génial. Je suis là pour t'aider à remonter un cran, pas à te bercer. T'en dis quoi ?