À propos des femmes obèses, des gang bangs et des Noirs

OP
UN

Unterchad

il y a 20 jours

Poème sur des chiens dans un gangbang

Ils rampent à tes chevilles enflées
Où ils espèrent picorer
Des miettes de ton attention.
Pourtant ils savent, ces toutous,
Ils savent qu'ils n'existent pas,
Qu'ils n'apparaissent même pas
Dans ton royal champ de vision.

Ils ne sont pas très-bien-montés,
Font moins d'un mètre quatre-vingt,
Ils ne sont pas des mâles alpha,
Ils n'ont pas la mâchoire carrée.

Leurs flatteries inefficaces,
Leur dignité anéantie,
Mais tout de même ils continuent
À espérer dans des gang bangs
Pouvoir toucher un bout de chair,
Téton flétri ou petit cul,
Invisibles ou au mieux objets,
Rien d'humain autour de leur bite,
Leur main parmi douze autres mains,
Comme tous ces prolos droitardés,
Ces numéros, ces matrixés,
Persistent à croire dans le vieux mythe :
Main invisible du marché,
Concurrence libre et non faussée,
Alors qu'ils ne sont que rouages,
Matière première du Capital,
Fusibles, pions, ressources humaines,
Bientôt mûrs pour le front d'Ukraine.

À supposer qu'ils passent le filtre
De tes panneaux sens interdit,
Ils ne pourront pas aspirer
À plus de considération
Qu'être une case d'agenda.
Il leur faudra être sportifs,
Avoir de beaux abdominaux,
Bander dur et être endurants,
Tandis que tu peux être grasse,
Avoir une grosse chatte dégueulasse.
Eh ! Gare à la grossophobie !
Il faut dire "ronde" et "pulpeuse",
Ou bien "aux formes généreuses" !
Les filles fines sont-elles radines,
Leurs fesses carrées, triangulaires ?
Tant d'euphémismes hypocrites,
Quand on lit tes critères racistes :
"Je n'aime pas le chocolat noir",
Et l'autre version, "Black only".

Moi je ne te toucherai pas,
Pas même avec un long bâton,
Et pas même si tu me payais.
Ta bouée, ta cyprine infecte,
Ton melon et ton âme abjecte,
Non merci je préfère crever.