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Le président de la République envisage de soumettre deux ou trois sujets au pays, qui répondrait aux questions posées le même jour, sur un même bulletin de vote

Attention, un référendum peut en cacher un autre. Voire plusieurs. Alors que François Bayrou a souhaité, dans Le JDD, organiser une consultation des Français sur un retour à l'équilibre des finances publiques, c'est Emmanuel Macron qui pourrait faire des annonces en la matière.

Le président de la République va frapper un grand coup médiatique la semaine prochaine. Mardi prochain, 13 mai, il sera l'invité d'une émission spéciale sur TF1, en prime time, animée par Gilles Bouleau. Si Emmanuel Macron n'a jamais été un praticien de la rareté médiatique, il ne s'est pas exprimé dans un format aussi long depuis une émission analogue avec Caroline Roux, en octobre 2022, sur France 2. Et c'est le 5 mars dernier qu'il s'est adressé pour la dernière fois aux Français pour une allocution sur l'Ukraine et la défense européenne.

Réflexion sur des conventions citoyennes

Au cours de cette émission, le chef de l'État pourrait annoncer non pas un, mais plusieurs référendums. Dans ses vœux du 31 décembre dernier, Macron avait dit vouloir « faire trancher des sujets déterminants par les Français », sans être alors plus précis sur les modalités. Fin janvier, l'Élysée promettait des annonces au printemps. Mais la réflexion semblait inaboutie. L'heure de la clarification a donc sonné.

L'idée présidentielle serait d'organiser plusieurs référendums à la rentrée. Deux, ou plus vraisemblablement trois sujets, seraient soumis le même jour, les électeurs répondant sur un même bulletin afin d'éviter la complexité de plusieurs urnes. Sur quels thèmes ? Il semblerait que la question des finances publiques ne soit pas envisagée par le président, à qui il n'a pas échappé que le vote du budget était une prérogative exclusive du Parlement. Sur le sujet, il avait initialement envisagé une convention citoyenne, avant de réserver cette modalité à une réflexion sur « les temps de l'enfant », un thème récurrent de sa présidence depuis les travaux sur les mille premiers jours de l'enfant.

«Cohérence et continuité» de l'action
La liste des sujets n'est pas encore bouclée mais il est probable que le président de la République veuille soumettre aux Français un vaste projet de réorganisation territoriale. Ce serait le premier référendum sur ce thème depuis celui sur la régionalisation, organisé - et perdu - par de Gaulle en 1969.

À tout le moins, il y a un télescopage entre les souhaits du premier ministre et les annonces du chef de l'État. François Bayrou avait transmis à Emmanuel Macron le texte de son entretien dominical, mais ce dernier feint de ne pas se soucier du calendrier gouvernemental, qui relève de la relation entre le premier ministre et le Parlement. S'il a accepté ce rendez-vous médiatique du 13 mai sur TF1, c'est dans le cadre strict du périmètre présidentiel qui repose, selon lui, sur deux piliers : « le rôle de la France dans le monde et la relation directe avec les Français ». Face à la nature anxiogène de l'action de Vladimir Poutine et de Donald Trump, Emmanuel Macron entend donc justifier aussi sa vision d'un « réarmement » français et européen. Et face au caractère brouillon de la vie politique nationale - mais n'est-ce pas la conséquence d'une certaine et fâcheuse dissolution ? -, il veut souligner « la cohérence et la continuité » de son action depuis huit ans, et même pour les deux ans à venir. Bref, convaincre, une fois encore, qu'il est toujours un président de la Ve République ; et pas de la IVe.