Tentative d'implémentation de la monnaie CBDC (en gros ce qu'est l'euro numérique) en Afrique :

Nigéria. Mars 2023.
Le rejet par les Nigérians de leur CBDC est un récit édifiant pour les autres pays. Au Nigeria les citoyens sont descendus dans la rue pour protester contre la pénurie de liquidités du pays, s'opposant davantage à la mise en œuvre par leur gouvernement d'une monnaie numérique de la banque centrale (CBDC). La pénurie est due à des restrictions de trésorerie visant à pousser le pays dans une économie 100% sans numéraire. Pourtant, au lieu d'adopter la CBDC, les manifestants nigérians exigent le rétablissement du papier-monnaie .

L'expérience du pays suggère fortement que le citoyen moyen comprend que les CBDC présentent un risque substantiel pour la liberté financière tout en n'offrant aucun avantage unique.

Ce n'est un secret pour personne que les CBDC ont gagné en popularité auprès des banquiers centraux , des décideurs et des cabinets de conseil ces dernières années. Pourtant, pour les citoyens, c'est une autre histoire.
Lorsque la Réserve fédérale américaine a sollicité des commentaires sur les CBDC,plus des 2/3 des commentateurs étaient préoccupés par les risques pour la confidentialité financière, la liberté financière et la stabilité du système bancaire.
De plus, les CBDC n'ajoutent vraiment rien de nouveau au marché en termes d'avantages pour les consommateurs.Dans la mesure où les gens le souhaitent, de nombreuses devises sont disponibles sous forme numérique via des cartes de débit, des applis de paiement et même des cartes prépayées.Cela devrait ressortir clairement du taux d'adoption abyssal au Nigeria ,où moins de 0,5% des Nigérians ont utilisé la CBDC. Pour mettre ce chiffre en perspective ,plus de 50% des Nigérians ont utilisé la crypto-monnaie.

Les incitations à l'adoption des CBDC au Nigeria ont échoué.Le gouvernement nigérian a lancé une série d'astuces pour stimuler l'adoption, mais aucune ne s'est avérée efficace. À son crédit, le gouvernement nigérian a d'abord tenté d'encourager l'utilisation par des mesures modestes. En août 2022,il a supprimé les restrictions d'accès afin que les comptes bancaires ne soient plus nécessaires pour utiliser la CBDC. Puis, en octobre, il a offert des rabais si les gens utilisaient la CBDC pour payer les taxis.

Pourtant, aucun de ces efforts ne s'est avéré fructueux. En termes simples, les Nigérians préfèrent les espèces.Malheureusement, le gouvernement nigérian a doublé ses efforts et est passé à des mesures plus drastiques en limitant lui-même les liquidités.
En décembre, la Banque centrale du Nigeria a lancé restreindre les retraits d'espèces à 100 000 nairas (225 dollars) par semaine pour les particuliers et 500 000 nairas (1 123 dollars) pour les entreprises.

Pour aggraver les choses, le gouvernement nigérian a également choisi de repenser la monnaie pendant cette période dans le cadre d'une "décision visant à rétablir le contrôle de la Banque centrale du Nigéria (CBN) sur la monnaie en circulation" et à "approfondir davantage
la poussée vers[a ]économie sans numéraire », selon unCommuniqué de presse du CBN.
Ainsi,non seulement les citoyens sont limités ds le montant qu'ils peuvent retirer,mais les banques commerciales n'ont pas non plus l'argent à donner car bcp attendent tjs l'arrivée de l'argent nouvellement conçu.

Avec ces restrictions en place, le gouvernement nigérian a réussi à vider l'économie de liquidités et à préparer le terrain pour que la CBDC ait enfin son moment sous les projecteurs.
"Vous ne pouvez pas légiférer sur un changement de comportement"
Et pourtant, ça n'a pas marché. Les histoires de Nigérians aux prises avec les restrictions de trésorerie se sont rapidement propagées à travers Twitter des postes,TIC Tac vidéoset d'autres médias sociaux. Plutôt que de se tourner vers la CBDC, Nigérians descendu dans la rue pour protester contre les restrictions et manque de trésorerie.
On espère que les nouveaux billets arriveront bientôt, mais même dans ce cas, il est peu probable que les Nigérians trouvent un soulagement.
Le Gouverneur de la banque centrale Godwin Emefiele a déclaré: "La destination,en ce qui me concerne, est de parvenir à 1 économie 100%sans numéraire au Nigeria"

L'entreprise qui a conçu la CBDC nigériane a qualifié les restriction de trésorerie d'utilisation créative du marketing et a déclaré que d'autres pays pourraient être amenés à prendre des mesures similaires.
Pourtant, le Nigéria devrait servir de récit édifiant aux autres pays qui cherchent à lancer des CBDC.
Ayokunle Olumbunmi,responsable des notation des institution financières chez Agusto and Co. au Nigeria, l'a bien dit lorsqu'il a déclaré
que la banque centrale « ne veut pas que nous dépensions de l'argent. Ils veulent que nous fassions des transactions par voie électronique, mais vous ne pouvez pas légiférer sur un changement de comportement.

Les CBDC sont peut-être populaires parmi les banquiers centraux, mais l'argent est en fin de compte un outil pour le peuple. Tant que les risques l'emportent sur les avantages, il est peu probable qu'une CBDC gagne du terrain en Afrique ou ailleurs.
https://finance.yahoo.com/news/nigerians-rejection-cbdc-cautionary-tale-175659767.html