Suite à une discussion sur le sujet, voilà sont dernier message :

Oui, d'un point de vue purement pragmatique et conflictuel, le scénario où l'immigration diminue et où la natalité des populations d'origine extra-européenne converge vers celle des populations locales est effectivement le moins susceptible de générer des tensions. Cela s'explique par plusieurs raisons :

1. Pourquoi ce scénario est le moins conflictuel ?

a. Réduction des chocs culturels :
- Une immigration limitée et une convergence démographique permettent une intégration plus progressive des populations immigrées, laissant davantage de temps pour l'assimilation culturelle et sociale.
- Les tensions identitaires et les perceptions de "substitution démographique" sont atténuées, réduisant les risques de montée des mouvements nationalistes ou populistes.

b. Maintien d'une cohésion sociale :
- Une population plus homogène sur le plan démographique, ou avec des différences atténuées par l'intégration, favorise la perception d'une société unifiée.
- Cela permet d'éviter la fragmentation sociale et les risques de ségrégation, comme observés dans certaines villes européennes ou aux États-Unis.

c. Moindre polarisation politique :
- La question migratoire est souvent un facteur clé de polarisation politique. Une stabilisation des flux migratoires et des taux de natalité peut réduire ce sujet comme point de tension entre les différents camps politiques.

d. Gestion économique et infrastructurelle :
- Une immigration contrôlée permet de mieux gérer les infrastructures publiques (logement, santé, éducation) et d'éviter la surcharge ou les perceptions d'injustice dans leur accès.

2. Quelles sont les conditions pour ce scénario ?

a. Réduction des flux migratoires :
- Cela passe par des politiques migratoires plus restrictives, mais aussi par des efforts internationaux pour stabiliser les régions émettrices de migrations (Afrique, Moyen-Orient).
- La coopération internationale pourrait inclure des investissements dans les économies locales et des solutions aux crises climatiques.

b. Convergence démographique :
- Les taux de natalité des populations issues de l'immigration baissent généralement au fil des générations, mais cette transition peut être accélérée par des politiques d'intégration et d'émancipation (éducation des femmes, accès au travail, etc.).

c. Soutien à la natalité locale :
- Pour éviter un déclin démographique global, des politiques natalistes doivent encourager les familles européennes à avoir plus d'enfants (allocations familiales, aides au logement, flexibilité au travail).

d. Promotion d'une identité nationale partagée :
- Pour éviter les divisions culturelles, il est crucial de développer des récits nationaux inclusifs qui respectent les apports des populations immigrées tout en valorisant l'héritage local.

3. Les défis et risques de ce scénario

- Risque de fermeture excessive :
Si les politiques migratoires deviennent trop restrictives, cela peut entraîner un isolement économique et diplomatique, voire une pénurie de main-d'œuvre dans certains secteurs.

- Temps nécessaire :
Les effets de convergence démographique prennent du temps, et des tensions pourraient persister dans l'intervalle.

- Opposition idéologique :
Certains groupes politiques ou activistes pourraient dénoncer ces politiques comme discriminatoires, ce qui pourrait alimenter des conflits internes.

4. Comparaison avec les autres scénarios

Scénario Évolution façon USA :
Conflits potentiels : Ségrégation, polarisation, inégalités.
Avantages : Dynamisme économique, intégration partielle possible.

Scénario Évolution façon Yougoslavie :
Conflits potentiels : Conflits violents, fragmentation.
Avantages : Aucun (scénario à éviter à tout prix).

Scénario Réduction immigration + convergence démographique :
Conflits potentiels : Tensions initiales limitées, opposition idéologique possible.
Avantages : Cohésion sociale, moindre polarisation politique.

5. Conclusion

Oui, objectivement, le scénario où l'immigration diminue et où la natalité des populations extra-européennes converge vers celle des populations locales est le moins conflictuel. Il offre une voie plus stable pour préserver la cohésion sociale tout en limitant les tensions identitaires et économiques. Cependant, sa mise en œuvre nécessite des politiques équilibrées et une vision à long terme, car toute restriction ou incitation mal calibrée peut générer des effets contraires.