Une certaine partie de la population peut interagir au quotidien avec un panel d'expression exhaustif : "

- Wesh ?
- Wesh.
- C'est comme ça, hein.
- Ba ouais tu connais.
- T'as capté.
- Wallah... (utilisable en début et en fin de phrase)
- Eh ouais ma gueule.
- Mais non, la dinguerie !
- Le daron, la daronne;
- (ensemble d'insultes au sens large)
- (ensemble de nom de rappeur)
- C'est pas [ insérer suite ]
- (les 500 mots maîtrisés au niveau primaire / lycée mais prononcé à l'envers)

Plus largement, on peut aussi distinguer à l'oreille des consonnes omniprésente. Les "r", les "gue" et les "ch" sont très accentués dans les phrases, ce qui donne un certain accent atypique (renforcé par une diction nasale qui "étouffe" les autres sons).

J'affirme que certains groupes utilisent essentiellement ces expressions et cet accent pour construire les phrases dans lesquels ils interagissent entre eux. Ces personnes sont vulgairement désignés comme des "wesh-wesh".

Il semble impossible de pouvoir exprimer une pensée de qualité avec un langage si pauvre.

Et, plus simplement, il semble également impossible de pouvoir penser quelque chose de complexe. En effet, les termes qui désignent des concepts servent à les "matérialiser" dans notre esprit, et, sans ces termes, il semble impossible de pouvoir les penser.

-> Exemple : le terme "capitalisme" réfère à un certain mode d'organisation de la société et codifie les rapports d'un humain par rapport aux autres.
Si je ne connais pas ce terme, je ne peux pas analyser les causes et les conséquences de ce concept sur ma vie ou sur la société.

Alors ces personnes qui ont un langage très limité ne peuvent exprimer que des choses limitées.

Si on a que le mot "wesh" dans la tête, et que l'on peut l'utiliser à tort et à travers, l'utilisation des autres mots devient inutile. Cela implique que l'effort d'apprendre de nouveaux termes devient encore plus dur, puisque l'on se dit que c'est inutile. De plus, en étant bloqué dans un groupe constitué de ces personnes, on ne peut apprendre de nouveaux termes au quotidien, on n'apprend rien de nouveau si ce n'est des nouvelles ponctuelles et triviales.

Le processus d'analyse est enrayé. Avec un éventail d'expressions pauvres et un vocabulaire limité, on n'exprime que des choses élémentaires (ex: [ dinguerie comment j'ai faim ] -> réponse pauvre: [ on va manger wesh ]). On ne s'intéresse alors qu'à l'instant présent, la fonction de "penser" devient absente de l'esprit.

Les wesh-wesh peuvent être alors considérés comme une régression de l'état d'homo sapiens (l'homme qui pense), et semble à des années lumières de l'homo sapiens sapiens (l'homme qui pense qu'il pense). Une activité cérébrale constituée de question et donc de réflexion n'existe pas dans les cerveaux de ces personnes. L'essentiel étant constitué de réflexion triviale et secondaire.