Je conduisais mon bolide flambant neuf, animé par l'esprit d'un entrepreneur à succès

Il devait être aux alentours de 2h30 du matin, et je rentrais chez moi. Plutôt que de respecter la limitation à 30 km/h sur le boulevard en ville, j'ai appuyé sur l'accélérateur pour atteindre 80-90 km/h Pour être honnête, la route était dégagée et la visibilité excellente, malgré l'obscurité

Je passe un feu orange de justesse et fonce sur un rond-point, le prenant à la manière d'un pilote de rallye, pressé de retrouver mon domicile Soudain, je remarque des phares jaunes surgir derrière moi, mais je les distance rapidement en sortie de rond-point Tout droit devant moi, un feu rouge clair et net - je m'arrête Mais à peine immobilisé, le véhicule que je pensais avoir semé s'approche et me colle à l'arrière. Là, les gyrophares s'allument. Choqué, je comprends que c'est la police

Je tente de faire marche arrière pour me garer correctement en double file, mais avant que j'aie le temps de manœuvrer, une policière arrive à toute vitesse, tape à ma vitre d'un geste ferme, clairement agacée, en mode « arrête tout, enculé ! » Je baisse la vitre et sors un « Bonsoir » des plus polis, articulant soigneusement chaque syllabe Elle réplique aussitôt : « Coupez le contact et sortez du véhicule. »

En descendant, je me retrouve face à deux policiers : un homme de taille moyenne, qui semble mener l'interpellation, et la policière. Il me lance directement : « Vous savez à combien vous rouliez ? Vous savez pourquoi on vous arrête, j'imagine ! »

Je réponds sans détour : « Oui, c'est clair, j'ai fait n'importe quoi. J'avais la musique à fond, je voulais rentrer vite, c'était complètement irresponsable et imprudent »

Le policier rétorque immédiatement : « Et le feu rouge, hein ? Le feu rouge ! Et vous avez essayé de fuir en nous voyant non ????! »

J'acquiesce en admettant : « Oui, c'est vrai, je l'ai franchi de peu le feu rouge... par contre je ne savais vraiment pas que vous étiez la police » Il me coupe : « De peu ??!! »

Je m'excuse une fois de plus : « Oui, j'avoue, j'ai fait une grosse bêtise, c'est inadmissible. »

Il enchaîne avec la question classique : « Vous avez bu ou consommé des drogues ? » Je réponds par la négative Il me demande alors mon permis, pianote sur sa tablette, tandis que je me tiens adossé à la voiture, avec la policière bien remontée à ma gauche et un second policier, un véritable colosse qui paraît plutôt blasé, à ma droite

Je croise le regard de ce dernier. « Vous rentriez de soirée ? » me demande-t-il.

Je secoue la tête : « Pas du tout. J'étais juste chez un ami, et j'ai voulu rentrer rapidement, la musique à fond... Mais je tiens à vous assurer, pour ce que ça vaut, que, d'habitude, je conduis en respectant la sécurité des autres. Là, c'est vrai, j'ai été naïf et imprudent, me disant que de nuit, ça ne craignait rien »

La petite policière intervient, sèchement : « C'était bien stupide, oui ! Vous auriez pu ne pas voir une trottinette, ou pire... »

Je baisse légèrement la tête, me mettant à son niveau pour lui montrer mon regret : « Oui, vous avez totalement raison. C'est inexcusable »

Finalement, le policier principal conclut : « Normalement, c'est confiscation du véhicule et retrait de permis. Mais là, ce sera 90 € d'amende. Considérez cela comme une leçon »

Je signe le PV, récupère mon permis, puis présente mes excuses sincères pour mon comportement et leur souhaite une bonne soirée avant de repartir plus calmement

Je suis le flic et je confirme