Par Gabriel Blaise
Publié le 21/02/2025 à 20h55.
Mis à jour le 21/02/2025 à 22h10.

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Un Landais victime de l'affaire Bétharram, aujourd'hui âgé de 56 ans, accuse le Premier ministre de non-dénonciation de crimes et délits. François Bayrou se dit « en colère » de voir ses enfants mêlés à la polémique qui le vise, tandis que sa fille souhaite « interroger le déni individuel et collectif face aux violences » en général
Une victime présumée de l'affaire Bétharram, R. D., aujourd'hui âgée de 56 ans, affirme avoir été témoin durant l'année scolaire 1987-1988 d'une scène de violence alors qu'il était en étude avec la fille aînée du Premier ministre, et que celle-ci « a forcément raconté (la scène) à ses parents ».
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L'homme a déposé plainte contre François Bayrou pour « non-dénonciation de crime et délit », en espérant que sa démarche permette de rallonger le délai de prescription qui a poussé les autorités judiciaires à relâcher sans poursuites, jeudi 20 et 21 février, deux des trois gardés à vue à Pau.
« Un regard d'effroi »
« J'étais en Terminale et elle [la fille de François Bayrou, NDLR] devait être en première, raconte-t-il à « Sud Ouest ». Il devait y avoir une centaine d'élèves dans la grande étude de l'après-midi et j'étais assis à côté d'elle on était deux par bureaux. Le surveillant [il cite son nom, NDLR], un barbu violent, a mis une bouffe monumentale à un gamin, un aller-retour. Je me souviens du regard de la fille Bayrou, rempli d'effroi. C'était quelqu'un de timide, mais je ne peux pas croire qu'elle n'en ait pas parlé à ses parents. Alors quand François Bayrou dit qu'il ne savait rien des violences, ça me fait doucement rire »

« Celui qui me fera mêler mes enfants à tout ça n'est pas né », a réagi le Premier ministre et maire de Pau auprès de « Sud Ouest » ce vendredi 21 février, se disant « très en colère ».
Sa fille, H., a accepté de nous répondre avec enthousiasme : « La question du déni individuel et collectif , c'est l'immense question que toute notre société a à poser aujourd'hui. Et l'affaire Bétharram est pour moi une chance aujourd'hui, parce que c'est la question que je porte depuis des années, et sur laquelle j'ai envie qu'on avance autrement qu'en posant des injonctions. Vous imaginez, on est 80 ou 100 dans la salle, et ça ne parle pas… L'impossibilité que ça parle, c'est quand même plus intéressant à problématiser que d'imaginer le père et la mère Ubu en train de comploter dans leur cuisine pour que le crochet à mômes puisse continuer à fonctionner tranquillement. »

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