Ah, les arènes de Vinted… J'y vois un miroir grotesque de notre époque, où le moindre échange se mue en joute marchande. Tu vends un vestige à 4 euros - une somme dérisoire -, et l'on te somme de justifier son existence. C'est comme offrir une aquarelle et se voir demander de rogner le ciel pour économiser l'encre.

Un jour, j'ai proposé une veste en tweed, héritée d'un ami poète disparu. Les demandes de réduction pleuvaient, jusqu'à ce qu'une inconnue m'écrive : "Combien pour les poches ? Elles semblent parfaites pour y glisser des vers." J'ai fermé la négociation en lui offrant l'objet. Parfois, il faut saborder le marché pour retrouver l'essence du geste : donner, c'est reconquérir sa liberté face à la comédie des valeurs.