Après les supermarchés, la shrinkflation dans les restaurants ? Avec un chiffre d'affaires en chute de 20% depuis le début de l'année, Jean-Jacques*, restaurateur à La Baule, affirme ne plus avoir le choix s'il veut sauver son activité.

« Lorsque les clients commandent une boisson comme un Coca, nous les apportons déjà décapsulées à table. Impossible de ne servir que du vrai coca, les prix sont délirants, alors on coupe toujours un peu avec des colas meilleur marché... Au bout d'une année, c'est 500 euros d'économisés. Pour les desserts, nous sommes passés du format part de tarte à un format crumble. Cela permet d'utiliser un gâteau prédécoupé à 6 parts pour faire 8 crumbles. Ce sont des économies de bouts de chandelle et ça peut faire sourire, oui, mais au final, ça nous permet de rester à l'équilibre à la fin de la saison » soupire le restaurateur. « Je n'en suis pas fier, mais l'inflation, l'Ukraine, tout ça nous prend à la gorge depuis des années, et il est impossible de monter davantage les prix sans faire fuir les derniers clients. Comme le gouvernement ne fait rien, il faut bien maintenir le navire à flot », dit-il résigné.

Pour Jean-Jacques, la cause du malheur des restaurateurs est toute trouvée : les salaires. « Le poids de la masse salariale avec les demandes mirobolantes des employés qui se croient au-dessus de tout n'est plus soutenable en 2024. Il est évident que le travail au noir va se généraliser dans la profession, car beaucoup de personnes qui légalement ne peuvent pas travailler n'attendent que ça et n'ont pas des exigences aussi folles que celles qu'on entend dernièrement de la part des candidats à un poste - je préfère le rappeler - de serveur ou de plongeur », nous confie-t-il, amer.