Tanger, 1954.
Jean-Luc Mélenchon, short en velours côtelé et regard haineux, traîne dans les ruelles humides comme un clébard galeux. Déjà à l'époque, il avait cette énergie bizarre de mec qui veut refaire le monde mais qui n'arrive même pas à faire ses lacets correctement.

Au détour d'un souk, il croise Khadija, 8 ans, un caramel à la main, en train de cracher sur un chat.

Pour Jean-Luc, c'est la révélation.

D'un coup, tout devient clair :
l'amour ? C'est bronzé, c'est insolent, et ça parle mal en arabe.

À 7 ans, Jean-Luc offrait des cailloux, des chewing-gums fondus dans ses poches, des morceaux de ficelle en mode "cadeau d'amour" à toutes les petites beurettes du quartier. Elles ? Elles le bolossaient, elles le bolossaient tellement que même le mur du souk avait honte pour lui.

À 12 ans, alors que ses potes commençaient à toucher des Françaises fades aux goûters d'anniversaire, lui il squattait les marchés, humant l'odeur de la coriandre et du khôl, espérant croiser sa Reine beurette, sauf qu'il finit par apprendre qu'elle était partie avec un vendeur de pastèques de 18 ans nommé Youssef qui avait déjà une barbe de daron.

Résultat : traumatisme irréversible.

Mélenchon est devenu ce qu'il est aujourd'hui parce qu'une beurette l'a ghosté en 1954 dans un marché couvert. Depuis, il a essayé de la retrouver partout : dans les luttes ouvrières, dans les ZEP, dans les discours sur la révolution, dans chaque bouchée de couscous où il versait une larme virile.

Chaque fois qu'il dit "le peuple", tu peux être sûr qu'il pense "beurette avec un sac Tati".

Aujourd'hui encore, quand il s'énerve au Parlement, ce n'est pas contre les députés bourgeois : c'est contre Youssef, le vendeur de pastèques, ce fils de chien qui lui a volé son premier amour.