Ce monsieur ne pose pas. Il subit. Son expression dit : “Je suis peut-être devant Carrefour Market, mais intérieurement je suis devant un mur existentiel.” Le logo "market" derrière lui brille comme un néon dans un film noir : "Bienvenue dans un monde où tu vas découvrir ce que c'est que de déballer 80 kilos de patates à 6h42 du matin." Sa doudoune est bien fermée, signe de deux choses : Il fait froid. Il est émotionnellement indisponible. Et ce regard vide ? C'est pas juste la fatigue. C'est la réalisation soudaine que son stage va durer six semaines. Six. Semaines. De bip. De rangement de boîtes de conserve. Et de clients qui demandent : “Vous avez encore du beurre demi-sel bio sans lactose mais AVEC goût ?” Mais le meilleur, c'est le smiley. Ce smiley. Ce “:)”. C'est le genre de smiley qu'on utilise quand on écrit : "Je vais bien :)” alors qu'on est en train de googler "fuite discrète au Panama sans laisser de trace". Bref. Ce n'est pas un simple selfie. C'est une ode au courage. Une fresque humaine. Une œuvre d'art intitulée : “J'ai dit oui au stage, mais mon âme a dit non.”