Résumax pour ceux qui ont pas le temps (j'ai mis du temps à écrire le topax alors postez au moins siouplait ) : https://vocaroo.com/11q5KyiqDCZW

Jeudi, début de soirée.

Seul, devant ton écran, comme à l'accoutumée, tout est routine. Les mêmes pseudos, les mêmes topics en boucle.
Un topic attire ton attention : "[PUTAIN] Les bars, ces BAISODROMES", lis-tu.

"Tilt". Toi, éternel inadapté social, puceau depuis ta naissance, t'as un éclair d'espoir.
"Pourquoi pas moi ?" Ces mots résonnent en toi tel une certaine homélie.
Ce soir, c'est décidé, tu sors de ta grotte !

Avant même de sortir, quelques menus problèmes se posent face à toi :

Déjà, toi, le 0 tout, tu n'as aucune idée des adresses en ville. La vie de yeslife t'es complètement inconnue, et tu pourrais très bien te pointer au PMU du coin par pure ignorance plutôt que dans ces bars où gourgandines et gigachad se frottent telle ta queue contre ta vaginette maison.
Ensuite, dérogeant légèrement au cliché du khey, tu ne bois pas. Or, un bar, c'est fait pour cramer ton RSA à coup de boissons alcoolisées dont le pourcentage n'est pour toi qu'un nombre abstrait.

Encore motivé, tu règles déjà le premier problème : quelques clics sur Facebook, une ou deux recherches rapides, et tu trouves rapidement une soirée étudiante dans un bar non loin du centre-ville.
Tu feras un peu tâche avec ta dégaine et ton aura flagrante de pucellerie, mais ça fera l'affaire.

Le deuxième obstacle se résout assez rapidement : tu es bien décidé à boire ce soir. Avec de la chance, ça te décoincera et tu oublieras ta condition de déchet, te donnant ainsi l'opportunité d'aborder de la teen.
Puceau mais pas trop con, tu sais que boire et conduire ne font pas bon ménage. Tu dormiras donc dans ta voiture sans permis, une magnifique Aixam dans laquelle tu seras obligé de décuver à moitié assis, faute de place. Ton pauvre carrosse en a déjà vu d'autres.

Il est grand temps de te préparer. Un coup d'Old Spice sous les aisselles, un coup de peigne dans tes cheveux gras qui n'ont même pas besoin de gel pour tenir (ça fait des économies), la seule chemise froissée que tu mets pour absolument toutes les occasions, et le dernier jean pas trop crade qu'il te reste.
Un dernier dans le regard dans le miroir ; "Ce soir, je défonce de la teen vergogneless" te motives-tu, ton reflet blafard mais étrangement assuré dans la glace.

Un quart d'heure de route plus tard et une dizaine de minutes de marche qui te font déjà transpirer et suer comme un khey sans VPN face à Gilbert, tu arrives devant le bar.
Tu pousses la porte de l'établissement, agressé par une vague de chaleur et d'odeur de transpiration mêlée à l'éthanol, ainsi qu'une musique bien trop forte pour toi, dont tu ne comprends de toute façon même pas les paroles. L'argot des 2000, c'est pas trop truc.

Tu marches sans grande assurance vers le comptoir, où tu as déjà repéré un tabouret libre. Là, la tenancière, une MILF tatouée de partout, piercing au nez, et qui te mettrait sans aucun doute à l'amende à la moindre embrouille te fixe sans piper mot. Elle attend ta commande. Ben oui, si t'es là, c'est pour consommer, sinon, tu dégages. Tu la vois déjà s'impatienter.

Toi, qui encore une fois n'a jamais ou très peu bu de ta vie (tu trouves ça immonde), tu sais pas trop quoi répondre. En scannant rapidement les consos alentours, tu remarques des bouteilles de "Desperados", une bière aromatisée. "Pis merde" grommelles-tu intérieurement.
- "U... Une Des... Desperados ?"
- "Laquelle ?"
Laquelle ? Putain comment ça laquelle, y en a plusieurs en plus ?
- "Euh... La première qui vient."

Elle te dévisage, puis en sort une en silence, décapsulée en un mouvement, et te tendant la machine pour payer dans la foulée.
N'osant même pas regarder pour ne pas déjà gâcher ta soirée qui commence mal, tu passes ta carte avec ton sans contact.
- "Ticket ?"
Déjà traumatisé par ce premier échange social, tu l'entends à peine, perdu dans ta bulle.
Devant ta non-réponse, elle arrache le ticket, le pose violemment devant ta bouteille, et s'en va servir le groupe de yeslife, arrivé à côté de toi entre-temps, commandant une "planche".
Tu te demandes bien ce qu'ils vont faire d'une "planche", et tu rigoles intérieurement, limite à te moquer.
Puis tu te rappelles que toi t'es assis seul sur un tabouret, avec une boisson qui t'écœures déjà rien qu'en la sentant.

Le bruit autour de toi est assourdissant, l'activité, les va-et-vient incessants au comptoir te stressent déjà énormément. Alors tu fais comme ton daron, tu te résous à boire.
Papa boit pour oublier, alors tu bois pour faire passer le "putain qu'est-ce que je fous là", c'est à peu près pareil. Enfin, tu crois.

La boisson t'arrache la gorge, le goût âcre te prend le palais. Tu te demandes comment les gens peuvent boire ça.
Le pire, c'est que celle-ci est aromatisée, t'imagines pas nature.

Comme tu n'as jamais appris à boire, tu la siffles aussi rapidement qu'un clodo aspire sa villageoise.
Et comme t'as pas envie de rester seul dans un coin sans consommer, tel l'alien que tu fais déjà transparaître, tu en recommandes une illico.
Et tu recommences le processus.

Au bout de la troisième bouteille, tu sens que ça te tournes déjà bien la gueule.
Encore demi-lucide, tu te rappelles pourquoi t'es là : les kheys ont dit que les bars sont des baisodromes.
Sans doute désinhibé par l'alcool, tu te retournes sur ton tabouret, et observe la salle.

Des groupes de teens, bien souvent entourées de Chad. Quelques charos qui rôdent. Des groupes de potes qui jouent au billard.
L'espace d'un instant tu les envies, imaginant ce que ta vie serait si tu n'avais pas emprunté, par choix ou par obligation certains chemins.
Tu es vite rattrapé par la réalité : toute la bière que t'as bu crie pour ressortir. Faut que t'ailles pisser. IMMÉDIATEMENT.

Tu te lèves de ton tabouret, titubant, manquant au passage de bousculer un go-muscu qui ramène ce qu'il appelle une "girafe" pour ses potes. Décidément, le monde de l'alcool est bien obscur pour toi.

Tu arrives devant la porte des chiottes, une queue déjà bien installée. Quelques mecs, surtout des groupes de nanas, qui entrent parfois par deux, voire trois dans ces chiottards.
Plus loin dans la salle, tu repères deux gars qui s'embrouillent. L'un finit par exploser sa bouteille sur l'arrière du crâne de l'autre, qui s'écroule immédiatement au sol, avec déjà du monde s'afférant autour de lui.

Trop bourré et trop tiraillé par ta vessie pour t'en soucier.

Devant toi, une teen fait un commentaire sur la situation. Tu vois un peu flou, mais t'arrives à la discerner, une 5/10, petite, teint basané, dents du bonheur. Et dans tout ça, tu sais pas pourquoi, mais tu lui réponds. Tu sais pas pourquoi hein, mais tu lui parles comme si t'étais son pote.
Et là, miracle. Elle rebondit sur ta réponse. Non seulement elle n'est pas offusquée par ton incrustation, mais en plus, elle a l'air intéressée à faire la conversation !
Qui aurait pu croire que la désinhibition puisse te faire avoir une vraie interaction avec une femme pour la première fois depuis ton oral de Français au BAC ?

- "Grosse soirée hein ?!" dis-tu, beaucoup trop fort et avec un air un peu trop intéressé pour que ce soit pas cramé.
Elle rit, puis entre dans les chiottes.
Elle y sort une bonne minute bien tassée plus tard, en te jetant un petit regard.

Tu banderais bien, mais t'es déjà en demie-molle inconfortable à cause de l'envie de pisser.
Tu entres dans l'antre des soupeurs, jonché de pisse au sol, de morceaux de PQ étalés, et probablement de soupçon de gerbe dans un coin. Tu te soulages, non sans probablement mettre quelques gouttes à côté au passage. Boah, tout le monde le fait visiblement.

Un coup rapide d'eau sur les mains, tu sors sans même les sécher, et tu la vois. Dans un coin du bar, avec quelques-unes de ses potes, arborant toute un sweat de promo, sans doute les teens infirmières du coin.
Mais c'est pas ça qui te frappe, non. C'est la seule du groupe a n'avoir aucun Chad à ses côtés.
Motivé par l'alcool et tes hormones qui crient "n'a jamais baisé" tu fonces, maladroitement, vers elles.
Cash, tu balances à ta teen "À BOIRE ? C'est moi qui PAYE !".

Surprise et probablement intéressée par les consos gratuites, elle se lève et t'emmène au comptoir, sous les regards et remarques amusés de ses camarades.
Elle crachote ensuite quelque chose à la barmaid, qui ressort quelques secondes plus tard avec des verres qui contiennent des choses inconnues. Tu paies. Tant pis, ton portefeuille meurt.
Tu bois en même temps qu'elle. C'est immonde. Terrible. Ça te décape la gueule, ça te brûle, t'as envie de tousser, de recracher.
Puis tu penses aux kheys, aux solides, aux Ruskia, qui s'enfilent des litrons par jour. Tu peux le faire, tu peux tenir.
Le petit manège continue un temps, un verre, deux verres, une bouteille. T'as jamais autant bu, et tu sais que ça va se retourner contre toi.

Au bout d'un certain temps, tous les deux bien éméchés, ton RSA probablement dilapidé, elle te propose l'impensable. DORMIR chez elle. Tu sais très bien ce que ça veut dire. Et elle aussi. T'as jamais été aussi loin avec une femme. Ou dans la vie en fait. C'est ton moment. Tu remercies le ciel et le khey avec son topic qui t'ont emmené jusque-ici.
La nuit bien entamée, vous titubez jusqu'à chez-elle, à environ une dizaine de minutes à pied. Et toi qui pensait que débutait un miracle, voit l'avènement d'un calvaire.

Complètement puceau et inadapté social, tu entres dans son maigre appartement du CROUS, muni d'un seul lit simple pour vous deux. Heureusement, elle est plutôt menue, donc ça devrait aller. Mais gêné par la situation et surtout dans le flou total, tu lui sors :

- "J'peux dormir par terre hein "
Elle ne comprend pas trop et reste muette.
Tu t'enfonces :
- "T'inquiète j'veux pas déranger, j'peux dormir par terre."
- "Bah... Nan, viens on va dans mon lit quoi."

Résigné et toujours autant paumé, tu retires tes pompes, ton manteau, et tu t'affales sur son lit.
Elle passe rapidement dans la salle de bain, se déshabille de quelques épaisseurs, puis te rejoint.

- "Bon ben... Bonne nuit" bafouilles-tu.
Elle te regarde, l'air ahuri, éteint la lumière, et se couche.

Te voilà maintenant là, dans un lit simple, à deux, complètement paralysé de peur à cause de ce contact avec une personne de sexe opposé. Tu sais pas quoi faire, t'es bourré, paniqué, mais avec une gaule d'enfer.

Alors tu fais ce que tout bon khey ferait dans cette situation pour se dépuceler : [...]

J'étais même encore puceau de la bouche à l'époque, alors je te dis pas quand j'ai terminé dans le lit la détresse quant à savoir quoi faire

Haha, oui, dans les faits

Je me suis dépucelé pas très tard après avec une tarax (ce qui fera l'objet d'un topic), à + 18 ans

Oui oui haha

Merci

Oui oui, n'importe qui
On a tous fait ça