La névrose et la psychose sont deux troubles psychiques. Mais leur ressemblance s'arrête là. Le névrotique reste en contact avec la réalité. Il est très conscient de son état. Il peut souffrir d'anxiété, de névrose obsessionnelle, de phobie. Mais ceci ne l'empêche pas de mener une existence normale au sein d'une société donnée. La psychose, par contre, se traduit par une détérioration importante du sens de la réalité, entraînant une désorganisation totale de la personnalité. Elle s'accompagne d'hallucinations, de délires, de troubles du raisonnement. Si l'intelligence n'est pas altérée, le délabrement de la personnalité empêche une existence normale (ou alors l'entrave lourdement). On distingue trois catégories de psychoses : les psychoses aiguës qui se déroulent en crises passagères au cours de l'existence de l'individu. Après une durée plus ou moins longue, elles aboutissent en principe à la guérison, soit spontanée, soit sous l'effet d'un traitement. Il en est ainsi des accès confusionnels, des bouffées délirantes, des psychoses aiguës relatives à l'accouchement, des psychoses émotionnelles déclenchées par un choc affectif violent. Les psychoses chroniques, qui sont durables et qui découlent de troubles profonds et permanents de la personnalité. Elles sont sujettes à des poussées évolutives, suivies de périodes d'accalmie, tandis que la personnalité demeure fragile ou plus ou moins altérée. Les thérapeutiques actuelles permettent aux malades une adaptation sociale parfois très satisfaisante. On pourra citer dans ce groupe les délires paranoïaques (hallucinatoires), les psychoses de revendication. Les psychoses intermittentes se déroulent par accès successifs séparés de périodes, parfois très longues, de normalité. Lorsque l'accès aigu est terminé, le sujet retrouve sa personnalité antérieure et ne souffre d'aucune anomalie mentale. L'exemple le plus remarquable serait celui de la psychose dite maniaco-dépressive.