Je me suis photographié sous tous les angles avec les appareils photos numériques les plus perfectionnés du marché.

J'ai également filmé ma gestuelle, mon allure hésitante et ma façon gauche de me mouvoir avec un caméscope haute technologie. J'ai uploadé les videos sur mon ordinateur et utilisé une IA dédiée pour isoler, découper et enregistrer précisément mon empreinte motrice. J'ai complété par de la motion capture en effectuant des mouvements tels que m'accroupir, me mettre à 4 pattes, alterner rétroversion et antéversion du bassin ainsi que la capture de mon mouvement pénien lors d'une érection (ma verge était équipée d'un capteur). J'ai regroupé et fusionné les données générées par l'IA et la motion capture pour une fiabilité optimale.

J'ai accumulé plus de 700 heures de conversations textuelles et vocales avec une IA pour qu'elle s'imprègne de mon identité répugnante et parvienne à simuler et reproduire ma personnalité et mon comportement défaillants.

J'ai assemblé tous ces éléments pour créer un double numérique de moi même que j'ai uploadé dans une salle de réalité virtuelle, reproduction parfaite de ma chambre.

J'ai effectué un scan 3D de ma chambre et je l'ai photographié sous tous les angles en omettant aucun détail : bouteilles de pisses jonchant le sol, piles de livres jamais lus s'élevant jusqu'au plafond, bureau bordélique, paperasse et autre courriers jamais ouverts tapissant le parquet, figurines d'éternel ado attardé disposés sur l'étagère, jean puant jamais lavé trônant sur une chaise branlante et vermoulue.

J'ai fait l'acquisition du casque de réalité virtuelle d'Apple vendu plus de 4000 euros, qui est équipé de deux micro-écrans OLED 4K (un par œil) offrant une résolution ultra-haute et un contraste élevé garantissant une expérience hyper réaliste, de multiples caméras et capteurs positionnés sur l'avant pour la réalité mixte ainsi que d'un LIDAR et des capteurs de profondeur pour améliorer le suivi spatial et qui offre un un champ de vision de 180 degrés pour une immersion totale.

Ce soir je vais enfiler mon casque et enculer mon double virtuellement. Ensuite il me rendra la pareil. Il va prendre cher. Je me suis procuré des amphétamines pour parvenir à me concentrer sur la même tâche pendant plus de 15 secondes et tenir la cadence, ainsi qu'un flacon de cialis. Quand ma queue sera au garde-à-vous je vais enchainer mon double en levrette, missionnaire et andromaque en pilonnant un anus artificiel connecté, fragrance merde, synchronisé sur le fion de mon alter ego numérique.

Après m'être vidé dans son séant virtuel, on inversera les rôles. J'utiliserai un godemichet connecté, fabriqué sur mesure via un moulage de ma bite (ils n'avaient pas de taille aussi petite par défaut) qui sera jumelé avec le phallus de mon clone digital. Ce dernier va travailler mon rectum avec le degré d'énergie et d'enthousiasme que l'IA lui aura attribué en fonction de nos conversations, c'est à dire certainement avec apathie et mollesse. Probablement écoeuré par mon esthétique disgracieuse, il lui faudra beaucoup de temps pour jouir, aussi j'ai programmé la diffusion d'un Woodman de la grande époque, projeté sur un écran placé derrière moi, pour exacerber l'excitation balbutiante et dubitative de mon double. Il s'agit du film où Pierre Woodman, le front perlant de sueur, beugle bestialement "mette la boca mette la boca" à une jolie brune qui observe son membre d'un regard résolu. Nul doute que ça fera bander mon jumeau si cette oeuvre a suscité cet effet sur moi. Lorsque ma réplique sera proche de l'orgasme, je lui murmurerai délicatement de m'injurier et il déchargera sa semence stérile pixelisée en me maudissant de l'avoir crée.