Ce texte est la redpill ultime

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KS

KierkegardSoren

il y a 5 mois

Paul Adam a noté ce trait très finement. « Tous les hommes supérieurs, dit-il, seront écrasés, si la femme juge, par les hommes décoratifs. Renan et Anatole France ne commencent d'exister que le jour où il est bien porté de les avoir à dîner. . . Or, c'est l'influence féminine qui, dans la plupart des ménages, règle le train de vie, non en vertu de décisions personnelles, mais en vertu d'un code impérieux fait par toutes les femmes en général et que chacune à Pair de subir et de désapprouver en particulier... * » Celte influence perdure à travers les générations bourgeoises. La Dame veille à ce que se perpétuent les mariages de convenance et de vanité, « pour que les jeunes ménages recommencent la même vie idiote et transmettent à leurs enfants ce trésor de préjugés nationaux... ^ ».

Ce règne de la Dame, ce matriarcat moderne comporte tout un système de gouvernement, avec un personnel intéressé et dévoué à son maintien. Tous ceux qu'on appelle les supériorités sociales, tous ceux qui disposent de Tinfluence, Tadministrateur, le fonctionnaire, le prêtre ou le pasteur, le médecin bien pensant, etc., sont les paroissiens de la Religion du Monde, les caudataires désignés de la Dame. Qu'on se rappelle dans la Conquête de Plassans Tabbé Faujas et le salon de Félicité Rougon, dans Père^ de Strindberg, le médecin qui exécute les volontés de Laure et fait ligotter le capitaine. Signalons aussi, parmi les comparses de cette comédie, le mari domestiqué qui fait parade de son servage conjugal et qui se montre plus intransigeant que n'importe qui sur les privilèges de sa despotique moitié.

Passons aux Excommuniés de la Religion matrimoniale. 11 serait peut-être excessif de citer parmi eux le célibataire, bien qu'il soit parfois traité en suspect. On sait les comiques projets d'impôt sur le célibat qu'élaborent périodiquement de bons citoyens. Dans les petits milieux, en particuUer dans les cercles qui se piquent de donner le ton en morale, l'intolérance des gens mariés jette un certain discrédit sur l'homme qui se refuse jusqu'au bout au rôle d'étalon béni par l'Église et primé par le Code. On fait semblant alors de le regarder comme une exception et on cherche, avec une feinte commisération, des excuses à son éloignement pour le mariage.

Le cas de Sganarelle est dangereux pour l'institution du mariage. Paul Adam l'a très bien expliqué : ce Si Sganarelle, coupant dans le pont de l'honneur du mari, fait du bruit, réclame le divorce, le voilà honni par tous. Les gamins lui font des cornes ; les vaudevillistes le bernent sur tous les tréteaux. Quant à l'épouse, elle obtient la sympathie de la galerie, lés déclamations du dramaturge..., etc. » « Sganarelle, continue M. Paul Adam, veut bien rire aussi, puisque tout le monde se plait à la farce. Seulement les jeunes célibataires profitent de la leçon ; ils négligent d'encourir un risque inutile *. »

Voici le point précis où Sganarelle commence à devenir un être scandaleux et antisocial. Ce qu'on lui reproche au fond, ce n'est pas sa mésaventure; c'est de l'avoir divulguée; c'est de n'avoir pas imité le silence décent de tant d'autres. On voit le caractère préventif que prend le Ridicule jeté sur Sganarelle. Gela lui apprendra désormais à se tenir coi, à être un mari docile, souple et correct. Dans la pièce de Strindberg, on voit Laure menacer très carrément de cet épouvantait le capitaine révolté : « Songe à ce que tu vas faire, gare au ridicule qui vous guette en pareil cas. » Et le capitaine répond : « C'est vrai ; j'aurai le rôle comique tandis que tu seras, toi, l'héroïne sympathique... Ah ! voilà pourquoi toute lutte avec vous est impossible. »

Un psychologue allemand que nous avons déjà cité, madame Laura Marholm, raconte une petite scène dont elle fut témoin sur une plage de la mer du Nord. « Je vis, dit-elle, mes voisins d'hôtel occupés à un travail assez particulier. Sur la plage, une demi-douzaine de dames aidaient une jeune dame à enterrer son mari. Le mari, un homme de belle apparence, à la fleur de Tâge, était couché sur le dos, immobile comme une statue, la tête reposant sur un petit tas de sable. Sa jeune femme, brune et maigre, dont la mise semblait être celle d'une personne appartenant à l'enseignement, travaillait plus que tous les autres et s'essoufflait avec ardeur à enterrer son mari. A l'aide des mains et des bêches, une colline de sable s'éleva bientôt sur le patient. Ce dernier disparut presque entier, à l'exception de la pointe des pieds et du bout du nez. Lorsqu'il fut ainsi enfoui au point de ne pouvoir bouger, la jeune femme saisit la main d'un jeune homme d'une vingtaine d'années, qui assistait indifférent à cette scène, et elle se mit à danser avec lui sur la tombe du mari au milieu des cris de joie. Les autres se tenaient autour et saluaient de leurs rires sympathiques celte scène instructive^ » Ce petit jeu de société, pour être un peu tudesque, n'en a pas moins sa valeur symbolique. A notre époque, la lutte des sexes aidant, ces sortes d'enterrertients conjugaux sont à Tordre du jour.

Le duel des sexes n'est pas seulement une revanche de rinstinct contre la servitude sociale. Souvent aussi ce duel dissimule la lutte de deux familles et de deux classes. La vanité de classe, ce sentiment prédominant de Tâme bourgeoise, est le ver rongeur de plus d'un ménage. L'un des époux, s'il est ou se croit d'une famille socialement supérieure à celle de l'autre se fera un devoir d'opprimer son conjoint au nom de sa prétendue supériorité de classe, au nom de l'indéracinable orgueil familial. Il importe peu que cette volonté de domination se rencontre chez l'homme ou chez la femme. Cette dernière est aussi bien armée pour la lutte que son adversaire masculin. On ne coupe plus aujourd'hui dans le pont de la « faible femme ». En bourgeoisocratie, il n'y a que deux forces : l'argent et les « relations », les « influences ». Celui des deux adversaires qui dispose de ces forces est vainqueur. L'issue du duel entre Laure et son mari, dans le drame de Strindberg, en est un exemple.

De la lutte des sexes sont nés le Misogynisme et le Féminisme.

Le Misogynisme et le Fénîinisme sont la mise en théorie des rancunes, des défiances et des haines de sexe. Le Misogynisme est la protestation de l'homme contre le despotisme féminin et la rouerie féminine. Le Féminisme est une revendication de la femme contre l'Égoïsme masculin.

Le Misogynisme est une doctrine jusqu'à présent peu répandue en France. Elle a peu de chances de s'y acclimater jamais. Ajoutons que c'est heureux. Car le Misogynisme est une erreur. 11 repose sur une confusion : la confusion entre la Dame et la Femme. Heureusement la Dame n'est pas la Femme. Elle n'en est que la déformation et la caricature.

Au fond et dans ce qu'il a de légitime, le Misogynisme est une révolte contre le despotique matriarcat moderne : le règne de la Dame.

Le Féminisme est une doctrine de plus d'avenir. C'est la révolte de la femme opprimée par Tégoïsme masculin. Mais qu'on ne s'y trompe pas. Le Féminisme n'est pas tant une lutte contre le sexe masculin que contre l'organisation sociale tout entière, y compris ses privilégiés du sexe féminin. Le Féminisme est par certains côtés une protestation de la femme du peuple, de la travailleuse, de l'élernelle Gendrillon contre sa sœur hautaine, oisive et impérieuse : la Dame. Il est aussi une protestation de la femme qui ne s'est pas mariée, de la bachtlor-wornan^ contre la dépréciation sociale que le préjugé bourgeois lui fait subir au profit de la Dame*.

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KierkegardSoren

il y a 5 mois

george palante 1904 https://image.noelshack.com/fichiers/2022/42/6/1666442674-do-bronx.png

ce visionnaire https://image.noelshack.com/fichiers/2022/42/6/1666442674-do-bronx.png

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KierkegardSoren

il y a 5 mois

les youtubeurs médiocres comme stefou et l'observateur en pls devant le GOAT palante qui produit une analyse de haut niveau 100 ans avant la mode de la redpill https://image.noelshack.com/fichiers/2022/42/6/1666442674-do-bronx.png

lisez des auteurs sérieux et arrêtez de regarder de la merde sur youtube https://image.noelshack.com/fichiers/2022/42/6/1666442674-do-bronx.png