Ceoiking. Ma muse.

OP
]E

]EDGE[-

il y a 14 jours

Le silence enveloppait la chambre d'une quiétude presque irréelle. L'air était chargé d'une attente vibrante, une tension douce et indéfinissable. Là, dans cette pièce, deux âmes s'apprêtaient à se découvrir autrement que par des mots ou des songes. Deux âmes qui, jusqu'alors, n'avaient existé l'une pour l'autre qu'à travers le prisme de l'illusion et du désir inavoué de présence.

Elle était là. Réelle. Incandescente. Fragile et pourtant si intensément vivante. Son regard cherchait le mien, s'y accrochait, s'y noyait. J'étais assis, et sans un mot, elle s'avança, se glissa sur mes genoux, effaçant la distance, abolissant le vide qui nous séparait encore. Son corps contre le mien, sa chaleur, son parfum, l'écho de son souffle entre nos silences. Tout n'était que frisson et stupeur émerveillée.

Elle me scrutait, comme si elle voulait graver mes traits dans le marbre de sa mémoire. Puis, sans prévenir, elle s'effondra contre moi, et un sanglot déchira l'air. Un flot d'émotion pure, brute, incontrôlable. Son corps tremblait sous l'onde puissante de ce qu'elle ressentait. Je l'étreignis alors, sans réfléchir, sans hésiter, la serrant contre moi comme si ce geste pouvait lui offrir un refuge, une vérité tangible au cœur de cette irruption de sentiments.

Dans cette étreinte sacrée, le temps suspendit sa course. Je voulais la retenir ainsi, la préserver, lui faire comprendre qu'elle n'était plus seule, qu'à cet instant, nous étions unis d'une manière qui dépassait les mots et l'entendement.

Mes doigts, fébriles, curieux, glissèrent lentement le long de son visage. Je voulais le mémoriser, le redessiner du bout des doigts, m'en imprégner comme un artiste fasciné par l'œuvre qu'il n'osait jusqu'alors qu'imaginer. Chaque courbe, chaque relief, chaque frisson sous mes caresses était une révélation. Ses cheveux, soyeux et légers, coulaient entre mes phalanges. Ses cils frémissaient sous mon toucher, son front, ses pommettes, son nez délicat, ses lèvres entrouvertes comme un souffle retenu…

Puis, inévitablement, nos lèvres se trouvèrent. D'abord dans l'ombre d'un souffle, dans l'attente d'un frisson plus profond. Et enfin, elles s'unirent. Un baiser lent, profond, égaré entre le monde tangible et l'éther des âmes. Nos langues se cherchèrent avec cette douce maladresse de ceux qui se découvrent et se reconnaissent tout à la fois. Une vague nous emporta, une onde d'émotion pure, un vertige sans fin.

Ainsi enlacés, nous laissâmes les heures s'effacer, emportés par la magie de ce moment suspendu. Plus rien n'existait en dehors de cette chambre, en dehors de nous.

Et puis, exténués, submergés par l'immensité de ce que nous venions de vivre, nous nous laissâmes glisser dans le sommeil. Dans les bras l'un de l'autre, bercés par l'écho de nos cœurs battants. L'après-midi s'effaça, le soir tomba sans que nous nous en souciions.

Il n'y avait rien de charnel, rien d'inconvenant. Juste la pureté d'une rencontre, la fusion de deux âmes égarées qui s'étaient enfin trouvées.

Un instant magique. Une parenthèse en dehors du temps. Une poésie en mouvement, que seuls ceux qui aiment avec le cœur savent écrire.