Les études scientifiques que certaines parties de la "manosphère" (un ensemble de communautés en ligne souvent centrées sur des idéologies masculinistes et anti-féministes) mettent en avant sont parfois basées sur des biais méthodologiques, des interprétations sélectives, ou des erreurs d'analyse. Voici quelques points à considérer pour évaluer la véracité de ces études :

• Sélection biaisée des études :

Une caractéristique courante de la manosphère est la sélection biaisée des études. Cela signifie que les membres de ces communautés ont tendance à ne citer que les études qui confirment leurs croyances et idéologies, tout en ignorant celles qui les contredisent. Par exemple, si une étude soutient l'idée que les hommes sont biologiquement prédisposés à être dominants ou que les femmes sont intrinsèquement plus intéressées par les relations à long terme, elle peut être mise en avant, tandis que des études sur la diversité des comportements humains, l'impact des normes sociales ou les rôles de genre peuvent être négligées.

• Interprétation erronée des résultats :

Certaines études citées dans la manosphère sont souvent mal interprétées. Par exemple, des recherches sur les différences entre les sexes peuvent être déformées pour justifier des stéréotypes de genre rigides, comme l'idée que les hommes sont naturellement plus agressifs ou que les femmes sont naturellement plus soumises. Ces études peuvent en réalité faire état de tendances moyennes dans des populations très larges, sans prendre en compte la diversité des comportements humains et les facteurs sociaux et environnementaux.

• Manipulation des données

Dans certains cas, des études peuvent être extraites de leur contexte ou mal citées. Les conclusions d'une recherche scientifique peuvent être simplifiées de manière excessive ou tordues pour étayer des arguments idéologiques. Une étude sur, par exemple, les comportements sexuels ou les relations de pouvoir, peut être présentée comme soutenant une idée plus radicale, mais ce n'est souvent qu'une interprétation superficielle ou erronée des résultats.

• Échantillons et méthodes biaisés

Certaines études utilisées par la manosphère peuvent provenir de recherches basées sur des échantillons non représentatifs. Par exemple, des échantillons petits ou spécifiques, comme ceux de groupes sociaux très homogènes (par exemple, des hommes dans des contextes très particuliers), peuvent être utilisés pour généraliser à l'ensemble de la population. Cela conduit souvent à des conclusions hâtives ou exagérées qui ne sont pas applicables à la réalité de la majorité des individus.

• Idéologie plutôt que science

Certaines études citées dans la manosphère ne sont pas des recherches solides et rigoureuses, mais plutôt des travaux qui font partie d'une idéologie préexistante. Cela peut inclure des recherches pseudoscientifiques qui n'ont pas été vérifiées par des pairs ou qui sont publiées dans des journaux à faible impact scientifique. Ces études sont parfois utilisées pour légitimer des opinions qui n'ont pas été étayées par des recherches plus globales ou des preuves empiriques robustes.

• Considération des facteurs sociaux et environnementaux

Une autre critique récurrente est que de nombreuses études citées par la manosphère ne prennent pas suffisamment en compte les facteurs sociaux, culturels et historiques qui influencent les comportements humains. Par exemple, des différences observées dans les comportements de genre peuvent être interprétées comme étant biologiquement déterminées, alors que des facteurs comme l'éducation, les normes sociales et les attentes culturelles jouent également un rôle majeur.