L'idée que la sélection naturelle opère encore et que le piège qu'elle semble avoir placé sur le chemin de notre évolution après un bref temps de répit est celle de la distraction ne devrait pas vous surprendre.

Certains semblent d'ailleurs plus prédisposés que d'autres quand il s'agit de filtrer le superflu; certains le font mécaniquement, question de verrou dopaminergique, quand d'autres (dont je fais partie) subissent leur désir incontrôlable de dopamine, sans distinction aucune de sa provenance.

Ce même désir, permanent et puissant, qui amplifiait nos talents, qui a sans doute été à l'origine du bond sans précédent que nous avons fait dans le futur, sans pour autant prendre le temps de nous préparer génétiquement, et qui montre les crocs à présent.

À l'évidence, le monde autour de vous n'en a plus rien à foutre de vos talents. On déroule devant vos yeux un marché sans aucune transparence, de besoins eux-mêmes régis par des tendances fondamentalement dominées par la cupidité humaine, toujours plus impatiente et destructrice, et l'on attend de vous que vous tombiez dans tous les pièges que ce marché a déjà prévu pour votre génération.

Certains se prêtent alors, convaincu que leur humanité est ce qui les empoisonne, à des méthodes douteuses, en surchargeant les aires de ce qui leur manque, et court-circuiter le désir permanent et irrationnel qui les ronge, le tout pour un bienfait à première vue évident, mais pour des résultats toujours plus lamentables, malheureusement.

Quel niveau d'introspection, d'auto-critique, de répétition et de rétrospection doit-on achever avant de parvenir à la réponse qui nous convient, maintenant ? et comment en sommes-nous venus à maudire notre humanité, exactement ?