Mon CV : 24 ans, bac + 5, desco depuis un an par choix, 3-4/10, déficiences mentales, dépressif, brisé. En deux mots : 0 tout.
J'habite à 100 m d'une résidente étudiante et d'un campus, imaginez la BRISURE et les envies de replonger dans le Néant lorsque je vois, moi, l'erreur de la nature, tous ces jeunes faire des rencontres, grandir, devenir des adultes, s'amuser.
Mes années fac ont été un désert social à peu près total, en partie à cause du confinement, mais pas que, loin de là.
Mon conseil sera très simple : inscrivez-vous au sport universitaire, essayez le sport dont vous avez envie. Il n'y a aucun malaise à débuter une activité, sportive ou autre, à cet âge. Il y a de grandes chances pour que vous soyez avec d'autres novices totaux.
Vous avez 18-20 ans voire un peu plus, vous êtes encore des adolescents, et quasiment tous les jeunes de cet âge sont plus ou moins maigres, voire skinny fat. Il est temps de rattraper le souvenir de ces cours d'EPS où vous finissiez dernier. Profitez de cette chance qu'est le fait de pouvoir débuter sans que ça pose problème.

Quand je suis entré à la fac en 2018, il y avait la mode du sacro-saint "go muscu". Je ne conseille pas forcément pour un jeune homme, tout simplement car vous avez moins de chances de faire des rencontres amicales intéressantes et plus de chances de devenir un autiste obsédé par son ratio taille/hanches ou le fait qu'il ait de "petits bras" alors qu'il a des bras plus gros que 90 % des gens de sa promo mais est matrixé par la boucle muscu. Je ne déconseille pas la muscu, mais ne voyez pas ça comme le Saint Graal, au détriment d'autres sports avec une dimension sociale plus prononcée.
La fitgirl tatouée scotchée à son téléphone vous traitera avec mépris, vous le skinny (fat) de 18 ans au teint pâle. Le mec de 18 ans plus yeslife que vous avec qui vous faites de la course à pied, de l'escalade, de la boxe, de l'aviron ou que sais-je, beaucoup moins.

Un deuxième conseil, plus bateau : soyez aventureux, ouvert d'esprit, tentez des choses malgré vos a priori dessus.

Si vous enchaînez les malaises et les échecs, dans 5 ans, quand vous aurez à peu près mon âge, vous vous direz "j'ai tenté" et vous n'aurez pas de regrets, tout au plus un léger frisson de malaise. Le souvenir de vos échecs sociaux et de vos rejets sera moins douloureux que les conjectures hasardeuses à base de "si j'avais tenté ça", "si j'avais fait tel truc", "si j'avais compris ça plus tôt", etc. De plus, vous aurez au moins bénéficié de la possibilité de faire du sport gratuitement - vous ne mesurez pas à quel point c'est une chance. Quand vous aurez fini vos études, vous devrez payer, et vous ne pourrez pas essayer un sport sans savoir s'il va vous plaire et si faire plus de 3 séances vous conviendrait.
Comme je l'ai dit plus haut, il est normal d'être complètement niais et de découvrir le monde en fin d'adolescence. Quand vous approcherez du milieu de vingtaine, cette niaiserie et l'ignorance du monde extérieur causée par ce repli sur soi vous porteront préjudice.

BONUS : vous n'êtes probablement pas un 0 tout, mais simplement un ado introverti avec des centres d'intérêt d'ado introverti (jeux vidéo, mangas), et non d'ado extraverti (sorties, cercle social). Je ne peux pas le certifier, mais c'est statistiquement assez probable, surtout si vous sortez tout juste du lycée. Si hélas, le déterminisme a été particulièrement sévère avec vous, votre chemin sera sans doute similaire au mien. Mais même dans ce cas, mieux vaut tenter et se dire qu'on a fait ce qu'on a pu. Ne vous prenez pas trop la tête avec la politique ou que sais-je : vivez la vie, et vous réfléchirez quand vous serez plus grand, sorti de l'adolescence et aurez vu plus de choses. Croyez en vous, croyez que vous avez du potentiel : quand bien même ce serait faux, cette croyance vous sera tout de même bénéfique.
Courage mes clés, puisse l'échec qu'est ma vie éviter des trajectoires similaires.