Quelques-uns en profitent, et la majorité paie. Mais il y a un moyen de l'arrêter. Vous ne pouvez pas y mettre fin par des conférences de désarmement. Vous ne pouvez pas l'éliminer par des pourparlers de paix à Genève. Des groupes bien intentionnés mais peu réalistes ne peuvent pas l'effacer par des résolutions. Ce racket ne peut être brisé efficacement qu'en supprimant les profits liés à la guerre.
La seule manière de mettre fin à ce racket est de conscrire le capital, l'industrie, et la main-d'œuvre avant de conscrire la jeunesse du pays. Un mois avant que le gouvernement ne puisse mobiliser les jeunes hommes de la nation, il doit d'abord conscrire le capital, l'industrie, et la main-d'œuvre. Que les dirigeants, les directeurs, et les cadres des usines d'armement, des compagnies sidérurgiques, des fabricants de munitions, des constructeurs de navires, des constructeurs d'avions, et des fabricants de toutes les autres choses qui génèrent des profits en temps de guerre, ainsi que les banquiers et les spéculateurs, soient conscrits pour recevoir 30 dollars par mois, le même salaire que les jeunes dans les tranchées.
Que les travailleurs dans ces usines reçoivent les mêmes salaires - tous les travailleurs, tous les présidents, tous les cadres, tous les directeurs, tous les gestionnaires, tous les banquiers - oui, et tous les généraux, tous les amiraux, tous les officiers, tous les politiciens, et tous les fonctionnaires - que chacun dans la nation soit limité à un revenu mensuel total n'excédant pas celui payé au soldat dans les tranchées !
Que tous ces rois, magnats, et maîtres de l'industrie, et tous ces travailleurs de l'industrie, ainsi que nos sénateurs, gouverneurs, et maires, paient la moitié de leur salaire mensuel de 30 dollars à leurs familles, paient l'assurance contre les risques de guerre, et achètent des bons de la Liberté.
Pourquoi ne le feraient-ils pas ?
Ils ne courent aucun risque d'être tués ou d'avoir leur corps mutilé ou leur esprit brisé. Ils ne dorment pas dans des tranchées boueuses. Ils ne sont pas affamés. Les soldats, eux, le sont !
Donnez au capital, à l'industrie et à la main-d'œuvre trente jours pour y réfléchir, et vous verrez, d'ici là, il n'y aura plus de guerre. Cela mettra fin au racket de la guerre - rien d'autre ne le fera.
Peut-être suis-je un peu trop optimiste. Le capital a encore son mot à dire. Alors le capital ne permettra pas de supprimer les profits liés à la guerre tant que le peuple - ceux qui souffrent et qui continuent de payer le prix - n'aura pas décidé que ceux qu'il élit doivent faire ce qu'ils veulent, et non ce que veulent les profiteurs.
Une autre étape nécessaire dans cette lutte pour briser le racket de la guerre est un référendum limité pour déterminer si la guerre doit être déclarée. Un référendum, non pas de tous les électeurs, mais uniquement de ceux qui seraient appelés à se battre et à mourir. Il n'y aurait pas beaucoup de sens à demander au président de 76 ans d'une usine de munitions ou à une personne à pieds plats...