Exserv, je l'ai côtoyé plusieurs années sur les internets. Certains de l'époque me reconnaîtront probablement s'ils passent par là, je leur fais coucou. (Vraiment, c'est chaleureux, coucou !)

Milieu 2013, je découvre Dark Souls. Ebahi par le jeu, je fais une run laborieuse. Je décide d'en refaire une dans la foulée, mais cette fois-ci avec un guide youtube. Le seul qualitatif de l'époque était celui d'Exserv, que je suis donc. Un jour, à la fin de l'une de ses vidéos concernant la sortie prochaine de Dark Souls 2, il fait un appel pour composer une communauté afin de créer le wiki du jeu (un Fextralife), d'abord à partir d'éléments présents et minés dans les deux démos sur PS3, puis complété lors de la sortie définitive du jeu. Etant professeur de français, je me dis que je peux aider, ne serait-ce qu'à la relecture. Me voilà intégrant la petite communauté, d'abord sur Skype puis sur Mumble (eh oui, pas de Discord à l'époque !)

Me voilà donc intégré à tout un écosystème de gens que je ne connais pas, ma première "commu" en réalité, qui contient, sans que je le sache - parce que c'était nouveau pour moi, un peu de beau monde du streaming, du speedrun et du journalisme JV, le tout s'étant fortement étoffé avec le temps. J'y ai rencontré plein de belles personnes, certains sont encore des amis IRL à ce jour, plus de dix ans après. Je ne crache absolument pas dans la soupe à ce niveau.

Je vais la faire courte quand même, parce que je suis du genre à m'étendre, il y a eu pas mal de choses vraiment peu appréciées par certains membres de cette communauté créée par notre ami Exserv.
Premièrement, le favoritisme. Plus on était connu ou avait le bras long, plus on était dans ses petits papiers. Bon, les mondes du streaming et de youtube étant assez consanguins et népotiques, ça s'entend, mais ce n'est jamais plaisant à vivre.
Ensuite, la même chose en pire, avec les filles. C'est difficile à cerner, mais l'impression était fortement tenace : si on était une femme, on était tout de suite plus intéressant aux yeux du chef. Surtout si on venait d'arriver.
Derrière, la gestion. J'y reviendrai plus loin.
Enfin, la politique. J'ai toujours été conservateur ; à l'époque globalement à gauche (parents de milieu ouvrier et moi-même prof, donc métier social), maintenant plus à gauche du tout, mais ça c'est une autre histoire. Il était clair et net que certains avis, pas du bon bord, n'étaient pas entendables. Pas de menaces de ban ou de répercussions quelconques, ce n'était pas encore la mode à cette époque, mais on faisait clairement comprendre que tu avais tort, point. Par contre, pour vanter les mérites de la coke et d'autres drogues, glorifier Usul de l'époque du 3615, ou qualifier d'avancée technologique majeure l'arrivée du cul en 60fps ou en VR sur ses sites favoris, aucun souci. En y repensant, il y avait quelques « vaches sacrées », dont au moins une personne trans, avec qui on se devait donc d'être irréprochable.

Le groupe se concentre et fait son petit travail le moment venu lors de la sortie de Dark Souls 2 en même temps que l'élaboration du guide vidéo par Exserv. Le tout dure plusieurs semaines (ou mois ? cela fait dix ans, les détails m'échappent) et l'opération est un succès. Tout le monde est content, la communauté prend de l'ampleur et, comme il n'y a plus rien à dire de Dark Souls 2 jusqu'aux DLC, elle vivote et des petits groupes de copains se forment, jouent ensemble, etc. Il était prévu qu'on fasse la même chose pour Bloodborne en 2015, d'ailleurs.
(Anecdote : je suis aussi compositeur et les deux toutes premières vidéos de ma chaîne youtube, "Entering the old district" et "Twitter Police", qui ont 9 ans, sont respectivement une version longue d'un jingle qu'il avait demandé pour l'intro de ce qu'il préparait comme guide pour Bloodborne (qui n'a pas été retenu car trop brutal) et un jingle qu'on se sortait en vocal quand quelqu'un spottait quelque chose de croustillant sur Twitter.)
Jusqu'au jour où Exserv fait l'annonce qu'il va postuler et probablement travailler chez GameKult, en tant que journaliste JV, spécialisé dans les Souls-like et plus généralement les action RPG et la fantasy. On est content pour lui, bravo, GG… mais.
En effet, problème : il est une quiche à l'écriture. Il demande des coups de main et on est pas mal à l'aider, à proposer une structure, des pistes d'exploitation pour ses critiques, relire ses articles, émettre des avis pour l'aiguiller, etc. Sans rien demander en retour, c'était le plaisir d'aider un copain. Cela dure un certain temps, jusqu'à ce qu'il se fasse la main et finisse par voler de ses propres ailes.
Annonce alors de sa participation au Stunfest (2015 ou 2016, je ne sais vraiment plus, mais bref, la communauté avait déjà quelques années et beaucoup avaient forgé des amitiés sincères) et on est nombreux à se dire « chouette, ça nous fera une IRL, on va enfin taper la discute en vrai avec Exserv, se rencontrer entre nous, boire des pintes, etc. »
Je me souviens être venu avec un ami et une glacière avec au moins 30l de bières belges, à partager devant l'entrée. On se retrouve, on en boit une, on rigole, on attend Exserv. Qui finit par arriver, nous regarde, on lui lance « Hey, nous c'est machin, bidule et truc (nos pseudos donc, de ceux qui l'avaient particulièrement aidé), viens en boire une ! », ce à quoi il nous a répondu « Je finis un truc et j'arrive ! ». Nous sommes fin aout 2024 et… nous l'attendons toujours.
Nous avons été esquivés comme des merdes, comme des chiens galeux ; il a passé son festival à s'amarrer aux gens populaires, à tous nous esquiver, nous, les gueux, les petites mains. Il a fait sa diva alors que d'autres très connus sont venus nous rejoindre quand ils ont vu ma glacière (comme mistermv, qui était très simple et très cool) et à taper la discute. Certains ont trouvé des excuses à Exserv, se sont voilés la face... mais nous avons été pas mal à être vexés comme des poux. Plusieurs années dans une communauté, à aider, non, à propulser le gars, gratos, à devenir journaliste chez GK, et le moment venu, pas un regard, pas un bonjour ? C'était très bas et aujourd'hui encore, on est une poignée à en avoir gardé le ressentiment.