J'vais vous raconter une histoire vraie, pas une blague ni un fake, et j'vous jure que j'en ai encore les poils qui se dressent quand j'y repense la nuit. C'était pas juste une nuit galère au taf, c'était de l'horreur médicale version réaliste, genre L'Exorciste tourné dans un hosto.

Il était genre 2h du mat, ce moment où t'es à moitié en mode zombie et que les cas chelous commencent à arriver. On avait déjà eu deux-trois trucs bizarres, genre un mec persuadé d'avoir la dengue à cause d'un moustique (spoiler : c'était de l'anxiété), mais après… ELLE est arrivée.

Les ambulanciers nous ramènent une femme d'une cinquantaine bien tassée, obèse morbide. Mais pas genre “un peu ronde”, non, genre elle peut même plus bouger, la peau qui pend partout, comme si elle fondait. Sur une civière, à moitié inconsciente, trempée de sueur, enveloppée dans des serviettes qui avaient clairement vu la guerre.

Le mari, qui avait sûrement pas vu un médecin depuis France 98, nous sort tranquille : “Non mais elle va bien, elle a juste glissé.” Bien sûr, champion. Si elle va bien, j'avale mon stétho. La meuf, même avec une grue elle bougeait pas.

Et là… l'odeur. Mec, L'ODEUR. J'avais mon masque sur la tronche mais ça servait à rien (Mon masque: https://screach.org/ihsv43 ). Même une FFP2 avec du Vicks dans le nez, ça faisait quedal. C'était l'enfer en version odeur humaine. Et on a vite pigé pourquoi : leur manière de la “laver” c'était lui foutre des serviettes chaudes et mouillées sur le corps. Sans savon. Sans rinçage. En gros, ils lui faisaient une soupe humaine en slow-cooker.

Et là débarque la fille. Copié-collé de la mère, mais version 22 ans, même vibe. “Ma mère va bien, elle a juste besoin de se reposer. On va la ramener en taxi à notre hôpital habituel.” Un taxi ?! Même un semi-remorque suffirait pas. Et c'était pas du body shaming, c'était une vraie urgence médicale.

On fait les prises de sang et là… la claque :

Leucos : 32 000 (niveau : apocalypse bactérienne)

CRP : 280 (normal c'est <5, donc voilà…)

Lactates : 6.5 (mode sepsis activé)

Créat : 3.1 (les reins en train de dire ciao)

Glycémie : 389 (diabète pas diagnostiqué ou pas traité)

La fille, en mode “tout va bien”. On a dû la garder pour la stabiliser avant transfert à un plus gros hôpital… mais d'abord, fallait la laver. Et là, mon pote…

On était quatre. On soulève les draps… l'odeur devient pire. Sa peau avait des plis dans les plis, et dedans… des CHAMPIGNONS. Pas juste un peu de candidose, non. Des colonies. Du mycélium. Un putain de jardin à champis. Y'a une infirmière qui a dû sortir pour vomir.

On commence à nettoyer à la Bétadine tout doucement, et là… elle se met à hurler comme une possédée. Pas des cris normaux. Genre démon. Voix grave, yeux révulsés, qui sort des “ME TOUCHEZ PAS” avec une voix de film d'horreur. On s'est regardés genre “c'est quoi ce bordel ?”

Quelques jours plus tard, elle est morte de choc septique. Un truc horrible, parce que ça aurait jamais dû finir comme ça. Elle avait une famille. Mais ils vivaient dans le déni total. Sa fille répétait : “Hier encore, elle allait bien.” Non. Elle était en train de crever, et ils voulaient pas le voir. Et le pire ? La fille est sur la même route si personne lui ouvre les yeux.

J'y pense parfois avant de dormir. C'était triste, dégueu et flippant à la fois. On se battait pas que contre des bactéries, on se battait contre des années de négligence, d'ignorance, et un système de santé qui arrive trop tard.

Prenez soin de vous, buvez de l'eau… et bordel… lavez-vous.

Elle est arrivée dans une ambulance d'urgence adaptée ; quand elle est arrivée, nous avons cru qu'ils amenaient plusieurs personnes.

Ayaaaa j'ai été aux urgences en décembre dernier, petite CRP à 380

Mais rien à voir avec l'hygiène dans mon cas, les médecins du forom qui me disaient "gneugneu tu encombres les urgences"