Grèce : les anarchistes en guerre contre les dealers de drogue

OP
SA

Saladebovine

il y a 7 mois

L'information date de 2016 mais elle est passée inaperçue

Le 5 mars dans le quartier athénien d'Exarchia, on a pu voir des libertaires dotés d'armes à feu défiler contre les trafiquants. Une démonstration radicale dans la suite d'une bataille sur plusieurs années contre la stratégie de l'État grec de manipuler le réseau du deal pour combattre les forces révolutionnaires implantées dans ce bastion anarchiste.

Le matin du 27 février, trois militants anarchistes du quartier d'Exarchia à Athènes, membres du centre occupé Social Vox, sont assis dans une rue lorsqu'ils entendent trois autres individus lancer des insultes sexistes à l'égard d'une passante. Rapidement, les camarades prennent à partie le groupe et le ton monte. Les individus sortent des couteaux. Deux militants reçoivent de sévères coups à la tête. L'un victime d'une lésion cérébrale, l'autre hospitalisé avec un grave traumatisme crânien. Seule l'arrivée rapide des autres occupants du centre et la fuite des agresseurs leur évitent la mort.

L'un de ces derniers, justement bien connu dans le quartier, est un dealer portant le pseudo d'Habibi*, ayant déjà poignardé une vingtaine de personnes dans la zone dont une jeune militante pour avoir dénoncé son réseau sur Indymedia Athens. Les deux autres sont ses associés.

Dès le soir de l'agression, un rassemblement de solidarité d'un millier de personnes se met en place devant l'Université Polytechnique. Le lendemain des raids sont organisés par 200 volontaires pour virer l'ensemble des dealers et des acheteurs du quartier. Le 5 mars, 5 000 libertaires défilent contre les mafias, certains groupes exhibent alors des armes à feu en signe de menace directe et pour protéger le cortège. Une situation explosive mais qui ne date pas d'aujourd'hui.

OP
SA

Saladebovine

il y a 7 mois

Une longue histoire de résistance

Le quartier d'Exarchia a une longue histoire de résistance derrière lui. C'est entre ses murs et ceux de l'Université Polytechnique que s'est en grande partie organisé le mouvement de révolte étudiant contre la dictature des colonels de novembre 1973 jusqu'à sa chute à l'été 1974. La culture alternative n'a jamais cessé de s'y développer, le quartier devenant un symbole de lutte et de culture.

OP
SA

Saladebovine

il y a 7 mois

L'absence de présence policière attire rapidement les mafias, et l'État grec profite vite de l'avantage qu'il peut en tirer pour affaiblir la résistance de l'intérieur. Des liens se tissent entre appareil d'État et réseaux du deal (principalement de l'héroïne), ceux-ci étant encouragés à prendre possession d'Exarchia où ils pourraient mener sans crainte leurs affaires, tandis qu'en parallèle des voitures de police raflent les toxicomanes qu'elles arrêtent en ville pour les libérer aux abords du quartier. Stratégie de la tension toujours utilisée aujourd'hui sous le gouvernement Anel-Syriza

OP
SA

Saladebovine

il y a 7 mois

Comme quoi tous les gauchistes ne se valent pas