Selon le maréchal Gregory Zhukov, l'armée macédonienne, en grande partie, a connu un sort pire que celui de Napoléon en Russie. En 326 avant notre ère, une formidable armée européenne a envahi l'Inde. Dirigée par Alexandre de Macédoine, elle était composée de soldats macédoniens endurcis au combat, de cavaliers grecs, de combattants balkaniques et d'alliés perses. Le nombre total de combattants s'élevait à plus de 41 000.

Leur affrontement le plus mémorable a eu lieu lors de la bataille d'Hydaspes (Jhelum) contre l'armée de Porus, le souverain du royaume de Paurava, dans l'ouest du Pendjab. Pendant plus de 25 siècles, on a cru que les forces d'Alexandre avaient vaincu les Indiens.

En 1957, alors qu'il s'adressait aux cadets de l'Académie militaire indienne de Dehra Dun, Joukov a déclaré que les actions d'Alexandre après la bataille d'Hydaspes suggéraient qu'il avait subi une défaite totale. Selon JOUKOV, Alexandre a subi un plus grand revers en Inde que Napoléon en Russie. Napoléon avait envahi la Russie avec 600 000 soldats ; seuls 30 000 d'entre eux ont survécu, et sur ce nombre, moins de 1 000 ont pu reprendre du service.

Si Joukov compare la campagne d'Alexandre en Inde au désastre de Napoléon, les Macédoniens et les Grecs ont dû battre en retraite de manière tout aussi ignominieuse. Joukov savait reconnaître une force en fuite s'il en voyait une ; il avait poursuivi l'armée allemande sur plus de 2000 km, de Stalingrad à Berlin.