Jean-Marie Le Pen est mort.

On mesure l'homme aux insultes des marxistes.

Je ne vais la lister ici tous les crachats des couards qui se présentent, ça n'a aucune importance.

Le bilan de Jean-Marie Le Pen est ambivalent.

D'un côté il a sorti la droite nationaliste de l'inexistence politique qui la frappait depuis 1945 par un message populaire radical et efficace. De l'autre il n'a jamais voulu dépasser le rôle de tribun du peuple jusqu'à enchâsser le mouvement dans un stérile culte de la personnalité.

Quoi qu'il en soit, les Français ont été alertés en temps et en heure et ils ont pu voter en toute liberté à la lumière de ses alertes.

Son remarquable clip de campagne de 1988 annonçait sans détour ce qui est aujourd'hui la réalité quotidienne en France.

https://www.youtube.com/watch?v=LlOceM3AWzc&t=35s

Il ne faut jamais oublier que ce sont les boomers, excités par les médias cosmopolites, qui ont opposé un barrage systématique au Front National.
Sans cela, dès les années 1990 une alliance politique entre les gaullistes et la droite lepéniste aurait mis une partie significative des idées nationalistes en place, à commencer par la fin de l'immigration et l'instauration de la préférence nationale.

Ce sont les cosmopolites aidés de leur créature Chirac qui ont retardé de près de 40 ans cette rupture.

Le Pen a subi la malédiction de Cassandre : annoncer les dangers à venir, mais ne pas pouvoir en convaincre les hommes.

Jean-Marie Le Pen reste l'homme des grandes occasions ratées.

Lorsqu'il eut l'opportunité de clarifier sa position sur les chambres à gaz, il choisit la pire position : considérer qu'elles étaient « un point de détail » de la Deuxième guerre mondiale.

Ce n'est pas un détail, mais l'essentiel.

Cette ambiguïté ne lui fut d'aucune aide, bien au contraire.

L'autre erreur capitale fut la désignation stalinienne de sa fille à la tête du Front National par pur népotisme. Cette erreur lui valut l'exclusion du parti qu'il fonda pour antisémitisme.

Cette erreur a mené à la ruine morale du Front National, devenu sous la direction de sa fille un parti totalement rallié au régime en place et à ses contre-valeurs.

Outre la puissante thématique du refus de l'immigration dans le débat public, il reste de Jean-Marie Le Pen quelques gestes d'insoumission notables.

Sa visite de soutien à Saddam Hussein face aux menaces américaines reste l'un des plus mémorables.

Bien sûr, il restera aussi pour son incomparable talent d'orateur et de débatteur, en faisant un adversaire redouté par toute la canaille politique française.

Le Le Pen des grandes heures reste inégalé à ce jour en France.

Sa fine brutalité contre la puissance cosmopolite achevait d'en faire un Cyrano dans un marais démocratique composé de truqueurs et d'imbéciles.

Il reste que le lepénisme reposait justement sur Le Pen et souffrait par là même des faiblesses de cet homme. À son charme, son charisme et son intelligence s'ajoutaient sa mégalomanie, sa légèreté hédoniste, sa propension à la colère et son esprit revanchard ont écarté du mouvement de nombreux cadres de qualité, empêchant le Front National de devenir un véritable parti de gouvernement.

Pour dresser le bilan politique concret de Le Pen, il faut lire le livre « Le Pen contre le Front National » de Jacques Bompard paru en 2005. Ce réquisitoire sans concession de la part d'un des cadres les plus efficaces du FN démontre pourquoi, au milieu des années 2000, le Front National était paralysé par les défauts de la psychologie de Jean-Marie Le Pen.

En 1992, au plus fort de l'ascension lepéniste, Léon Degrelle avait bien résumé les limites de Jean-Marie Le Pen : personnage haut en couleur, courageux, mais fantasque et versatile, Le Pen voulait d'abord profiter de la vie.

Le meilleur Le Pen est le Le Pen méconnu des années 1970, en pleine possession de ses moyens, maniant l'ironie comme un fouet et survolant sans difficulté tous les sujets pour les exposer avec clarté, sur un ton combattif et dans un français parfaitement articulé.

Aujourd'hui, un tel chef pulvériserait tous les partis de droite pour s'emparer de leurs électeurs en quelques années.

Le Menhir a finalement quitté ce monde alors que sa fille ingrate est au chevet des populations de Mayotte.

Le fatum, toujours le fatum.

Adieu au corsaire breton.

Pour l'histoire du détail t'as tout à fait raison, le mec n'a fait qu'entretenir une ambiguïté inutile, on ne peut évidemment pas considérer que ce n'est qu'un détail puisque tout le récit autour de l'antiracisme repose sur ça depuis 80 années.

Je serai moins dure vis à vis de Marine même si on ne peut pas nier toutes les compromissions et reptations auxquelles elle s'est soumise depuis qu'elle est à la tête du parti. Ça paie électoralement, mais que reste-t-il du Front des années 80-90 ?

Pour le détail il n'a fait qu'énoncer la vérité brute, sans tenir compte des subtilités metapolitiques que tu évoques. On ne pourra lui reprocher que son honnêteté