Vous êtes en train de lui faire la morale ? » : le père de famille échangeait des « nudes » avec une ado de 14 ans
Slimane L., 37 ans, a été reconnu coupable de corruption de mineur et condamné ce lundi par le tribunal de Senlis. Il a profité de la vulnérabilité de la fille d'un couple d'amis pour entamer avec elle des échanges de messages et photos à caractère sexuel.

Par Hervé Sénamaud
Le 16 avril 2025 à 07h12
Le prévenu de 37 ans a été condamné pour corruption de mineur, après avoir échangé des nudes avec une ado de 14 ans. LP/Arnaud Journois
Le prévenu de 37 ans a été condamné pour corruption de mineur, après avoir échangé des nudes avec une ado de 14 ans. LP/Arnaud Journois

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« Il venait régulièrement à la maison, mon conjoint lui avait parlé des soucis de notre fille, qui était harcelée au collège parce qu'elle avait envoyé des photos d'elle nue à une amie. » Pour la mère d'une jeune fille de 14 ans, la confiance placée en cet ami de la famille s'est révélée dévastatrice. Celui-ci, Slimane F., 37 ans, comparaissait ce lundi devant le tribunal de Senlis (Oise) pour corruption de mineur.

Fin 2023, l'homme a reçu des photos nues de l'adolescente, auxquelles il a répondu en lui envoyant des photos de son sexe, assorti de commentaires graveleux. Après s'être confiée à une éducatrice qui la suivait, la jeune fille parle de ces messages à sa mère qui portera plainte. À la barre, ne manquant pas d'aplomb, le prévenu s'est enfoncé dans des justifications douteuses pour expliquer comment il a pu avoir ces échanges avec une adolescente dont la fragilité était connue de tous.

« Il ne pensait qu'à son intérêt »
« Je regrette ces échanges, c'était pour la faire réagir, qu'elle puisse s'en sortir, ose Slimane F. J'ai voulu savoir pourquoi elle faisait ces photos. » Une dimension du dossier qui avait échappé aux magistrats. « Vous pensez qu'envoyer une photo de son sexe à une jeune fille va l'aider à traiter ses problèmes ? », interroge une juge, dubitative.

Cette soi-disant aide qu'aurait voulu apporter ce père de trois enfants exaspère la substitute du procureur, qui lit quelques-uns des messages qu'il lui a envoyés. « Tu m'as excité…. si t'as d'autres photos je suis preneur », écrit-il notamment. « Vous êtes en train de lui faire la morale avec ce genre de messages ? », interroge la représentante du parquet.

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La jeune victime n'interviendra qu'une fois dans les débats. « J'ai voulu déposer plainte pour qu'il prenne conscience de ses addictions et change de comportement avec les femmes », avance-t-elle. D'après sa mère, plusieurs autres procédures seraient en cours car l'ami de la famille ne serait pas le seul homme qui aurait eu ce type d'échanges avec la jeune fille.

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« S'il est ici, c'est que la victime n'est pas une adulte, il s'est adressé à une ado vulnérable et fragile, estime la substitute du procureur. Il prétend avoir agi comme un grand frère mais il ne pensait qu'à son intérêt à lui. » Le tribunal a condamné Slimane L. à une peine de dix mois de prison avec sursis probatoire, avec obligation de suivre des soins psychologiques. Il lui est fait interdiction d'entrer en contact avec la victime pour une durée de trois ans et interdiction d'exercer une activité en contact direct avec des mineurs pendant cinq ans. Il est également inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

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