https://www.lefigaro.fr/faits-divers/il-roulait-comme-un-fou-ce-cycliste-qui-a-failli-se-faire-renverser-par-le-suv-juste-avant-la-mort-de-paul-varry-20241019

INFO LE FIGARO - Ethan rentrait du travail à vélo par le boulevard Malesherbes quand Ariel M., au volant de son SUV, lui a coupé la route pour s'insérer sur la piste cyclable «comme un fou». Quelques minutes plus tard, Paul Varry a été percuté par ce même véhicule.

«J'ai vu qu'il était dangereux.» Mardi en fin d'après-midi, le cycliste Paul Varry, 27 ans, est mort après avoir été percuté par un SUV sur le boulevard Malesherbes, en plein Paris. Le conducteur, Ariel M., 52 ans, a été mis en examen et écroué vendredi pour «homicide volontaire». Quelques minutes seulement avant le drame, ce même véhicule a manqué de renverser un autre vélo sur cette artère très fréquentée, selon un témoignage recueilli par Le Figaro.

Ethan* travaille dans la même entreprise que Paul Varry. Tous deux se connaissent de vue, à force de se croiser dans le local à vélos. «Je l'ai remarqué parce qu'il avait le même vélo que moi, un Brompton», nous raconte-t-il. Mardi, Ethan quitte son bureau peu de temps après Paul pour se rendre à la gare. Il arrive sur le boulevard Malesherbes par la rue de la Ville-l'Évêque, une perpendiculaire. «Au moment de tourner pour prendre la voie cyclable sur le boulevard, un SUV se déporte à vive allure sur la voie vélo pour contourner les bouchons. Il m'a coupé la route violemment, sans même me remarquer. Il était dans son truc, nerveux», poursuit-il.

«Le type est fou»
Le SUV continue d'avancer en occupant tout l'espace réservé aux vélos, contraignant Ethan à se décaler sur la route pour poursuivre son chemin. Il dépasse alors le chauffard et remarque Paul, situé juste devant la voiture et arrêté au feu rouge. «Je lui ai fait un signe l'air de dire : “le type derrière toi est fou”. Et je suis parti sans imaginer une seule seconde le drame qui allait se dérouler ensuite. Je suis tellement habitué à voir des automobilistes qui conduisent n'importe comment. Cette fois-ci, j'ai moi-même hésité à faire une réflexion parce que j'ai vu qu'il était dangereux, mais j'ai continué ma route», souffle-t-il.

Les témoignages des nombreuses personnes présentes au moment des faits et la vidéosurveillance ont permis d'établir qu'Ariel M. a «remonté la piste cyclable sur 200 mètres» avec son SUV puis il «aurait roulé sur le pied de Paul Varry qui se trouvait à sa gauche», a fait savoir le parquet à l'issue de sa garde à vue. Le cycliste «a donné un coup sur le capot pour alerter le conducteur, qui aurait dans un premier temps reculé, dégageant le pied», poursuit le ministère public. «Le cycliste a lâché son vélo pour se positionner à l'avant gauche de la voiture, manifestant son mécontentement. Le conducteur a alors tourné ses roues en direction du piéton et repris une marche avant en sa direction.»

Devant le juge des libertés et de la détention (JLD) vendredi, le conducteur du SUV s'est défendu d'être «un voyou» et a assuré n'avoir «jamais voulu écraser» le jeune homme après leur différend. Ariel M. aurait «perdu le contrôle de son véhicule dans le stress et l'angoisse d'une situation conflictuelle dont il cherchait à se dépêtrer», a plaidé son avocat Me Franck Cohen. Son client, père de quatre enfants qui amenait sa fille de 17 ans à un rendez-vous chez l'ophtalmo au moment des faits, «a fait l'erreur de prendre la piste cyclable et là, la victime malheureusement est là. Il a baissé sa vitre de voiture pour lui demander de se déplacer mais la victime s'est immédiatement mise en colère, à juste titre. La victime a frappé très fort sur le capot, puis lui a dit qu'il roulait sur son pied. Et là, mon client recule ! Des témoignages semblent dire qu'il aurait reculé pour prendre de l'élan, mais avec son SUV, on a aucunement besoin de reculer si on veut prendre de l'élan. Reculer est la preuve qu'il n'a pas l'intention de tuer», a avancé l'avocat. Pour Ethan, qui a manqué de se faire renverser par Ariel M., le comportement dont il a été témoin juste avant le drame «rend sa version difficile à croire».

Encore cet ARIEL M.
Et son avocat Me Franck COHEN.

c'est pas parce qu'il s'appelle "Ariel" que je vais le défendre
30 ans ferme, vite

Tout est dit