L'éternel refrain des riches qui “payent tout”. Un article bien commode pour pleurnicher sur le sort des 10 % les plus riches qui, figure-toi, paieraient “plus des trois quarts de l'impôt sur le revenu”. Comme si c'était une injustice insoutenable. C'est mignon, mais ça ne raconte qu'un fragment très soigneusement sélectionné de la réalité. Du cherry-pick pour boomers droitardés, en gros.

Parce que si on prend deux secondes pour regarder l'ensemble du système fiscal français, on se rend vite compte que les ultra-riches, ceux qui possèdent vraiment, ne s'embarrassent pas trop avec l'impôt. Ils ont toute une panoplie d'outils d'optimisation fiscale, montages opaques, holdings, placements dans les bons véhicules, parfois à l'étranger, pour faire fondre leur facture fiscale comme neige au soleil. Résultat ? Leur taux réel d'imposition est souvent plus bas que celui de la classe moyenne. Voire moins que la caissière du Monoprix ou le prof de lycée.

Et pendant ce temps-là, les gens modestes, eux, se prennent la TVA en pleine tête à chaque passage en caisse. Cette taxe, soi-disant “indolore”, ponctionne proportionnellement bien plus les petits revenus que les gros. T'achètes des pâtes, du dentifrice, de l'essence pour aller bosser ? Tu payes. Et tu payes lourd. La TVA, c'est la plus injuste des taxes, mais elle rapporte gros à l'état.

Donc venir pleurer parce que les riches paient l'impôt sur le revenu, c'est un peu comme si un type en jet privé se plaignait de payer le péage. On se calme. S'ils contribuent autant à cet impôt-là, c'est parce que les autres impôts, les plus douloureux pour les plus pauvres, sont déjà réglés à la source, et en silence. Pendant que les plus riches, eux, trouvent toujours une sortie dérobée. C'est ça, le socialisme bourgeois. Les parasites de l'aristocratie-financière laissent quelques miettes et c'est toute la population qui raque.