C'est justement parce que c'est une population fragile qu'il faudrait redoubler de prudence avant de présenter la chirurgie comme une solution “qui aide clairement beaucoup de personnes”. Dire que “3/4 ne développent pas de dépression post-opératoire”, c'est une manière biaisée de voir les choses : ça veut dire qu'1 personne sur 4 oui. Dans quel autre cadre médical on considérerait 25% de détresse psychologique comme un “succès” sans se poser de questions ?

Les études sont souvent biaisées par un biais de sélection : celles et ceux qui regrettent ou qui vont mal post-op sont aussi ceux qui sont les moins enclins à rester en contact avec les milieux médicaux ou militants, donc moins représentés dans les stats.

En plus, les opérations ne règlent pas tout : dysphorie sociale, isolement, attentes irréalistes vis-à-vis du résultat, ou complications médicales sont fréquents. Plutôt que de dire “ça aide beaucoup”, on devrait s'interroger sur pourquoi certaines personnes ressentent ce besoin, et s'il n'y aurait pas d'autres manières de soulager cette souffrance, notamment en remettant en question les normes de genre elles-mêmes.

Et j'ai sûrement plus baisé que tout ton arbre généalogique.