« En regardant l'affaire Marc Dutroux dans son ensemble, il est presque impossible de croire qu'il ait agi seul. Trop d'éléments troublants s'accumulent : des témoignages crédibles de victimes comme Régina Louf (X1) évoquent des abus organisés impliquant des figures influentes. Parmi les noms cités, on retrouve des personnalités comme Michel Nihoul, un homme d'affaires et organisateur présumé de soirées où des abus auraient eu lieu. Son rôle a été minimisé lors du procès, pourtant plusieurs témoins l'ont désigné comme un acteur clé dans un réseau pédocriminel.

D'autres noms ont circulé dans les documents, notamment des politiciens et des magistrats, bien que ces pistes n'aient jamais été exploitées à fond. Des témoins ont évoqué des figures comme Paul Marchal, qui a dénoncé ouvertement des blocages dans l'enquête, ou encore des personnes anonymes mais décrites comme “notables” dans les témoignages des victimes.

Les morts suspectes de témoins liés à l'affaire, comme Bernard Weinstein, complice de Dutroux retrouvé mort dans des circonstances suspectes, ou encore des témoins secondaires, renforcent la thèse d'un système de protection visant à étouffer les ramifications du dossier.

Le juge Jean-Marc Connerotte, écarté pour des raisons absurdes, a lui-même évoqué des pressions qui allaient au-delà d'une simple erreur judiciaire. Michel Bourlet, procureur de l'époque, a également laissé entendre que des pistes ont été volontairement abandonnées.

Quand on met tout cela ensemble, il est difficile de ne pas penser qu'un réseau plus large existait, un réseau qui aurait utilisé Dutroux comme un exécutant. Les silences, les morts, les obstructions judiciaires et politiques, ainsi que les noms cités par les témoins mais ignorés par la justice, pointent tous vers une dissimulation bien orchestrée. Dutroux était-il un simple maillon dans une chaîne beaucoup plus puissante ? Les faits, à mon sens, disent que oui. »