« Je crois qu’on a vraiment fait une dinguerie » : les aveux de l’ado qui a tué Elias à Paris
55PointsAntoine
il y a un mois
Ce 24 janvier, après les cours, Elias et ses copains s'entraînent comme d'habitude à partir de 17h30. Joe, lui aussi, a fini ses cours. Il passe un CAP mécanique dans un établissement du XVIIIe, à l'autre bout de Paris. D'après lui, il a plutôt de bons résultats même s'il sèche parfois le matin. À 18 heures, il se pose devant son PC pour jouer. Et puis il appelle Lucien. Le lycéen, en seconde professionnelle spécialité optique, fait partie de la même bande. Ils sont cinq ou six à tenir les murs ensemble.
« J'appellerais pas ça une bande, on est plus un groupe d'amis, corrige Lucien lors de sa garde à vue. Nous, on n'est pas impliqués dans des rixes, on n'a pas de rivaux. Avant on était à Porte de Vanves, mais comme c'est un quartier, une cité, cela nous apportait trop d'embrouilles. On a quitté Porte de Vanves. » Ce soir-là, justement, un de leur copain doit fêter son anniversaire. Mais la fête est annulée. Vers 18h40, Joe et Lucien se retrouvent en bas de leur résidence, direction le stade, juste à côté. Trois de leurs potes sont déjà sur place à traîner.
Les deux agresseurs enchaînaient les extorsions
Pendant ce temps, l'entraînement se poursuit. Des joueurs et même un des coachs repèrent ces types derrière les cages. Dans le groupe, on a déjà entendu parler de racket. Un adolescent en aurait été victime en quittant le stade l'année dernière. Joe et Lucien seraient bien placés pour en parler. Le nom du premier a déjà été cité dans une bonne quinzaine d'affaires, selon les fichiers police. « Une à deux par semaine », évalue-t-il lui-même en garde à vue. Avec son physique intimidant, il possède un atout énorme.
Lucien commence lui aussi à avoir de l'expérience dans le racket. Depuis 2021, il enchaîne les « bêtises », reconnaît sa mère face aux policiers. À tel point que pendant un an, en 2022, il est envoyé en Afrique où vivent des membres de sa famille. De retour en France, il retombe dans la petite délinquance.
Le 27 octobre, une partie de la bande est arrêtée pour « vol avec violence ayant entraîné une incapacité totale n'excédant pas huit jours ». Joe et Lucien font partie du lot. Leur jugement est alors fixé au 3 juin. Et en attendant ? Suivis par des éducateurs et couvre-feu pour les deux, qui n'ont pas le droit de se retrouver dehors après 20 heures. Ils n'ont pas non plus le droit de se fréquenter.
Pourtant, ce vendredi 24 janvier, malgré l'interdiction, les voilà qui partent se refaire une extorsion. Joe se munit de sa « Zombie ». Lucien, qui aurait été lui-même victime d'une agression trois semaines plus tôt, emporte la hachette que son ami lui a prêtée il y a quelques mois. Après avoir tapé la discussion pendant un petit quart d'heure avec d'autres copains de la bande, ils partent en chasse tous les deux. « Au début, on rôdait au bord du terrain pour voir les gens qui sortaient », situe l'ado de 16 ans. Aucune cible ne leur convient.
55PointsAntoine
il y a un mois
Un premier groupe de jeunes échappe à l'agression
Ils se placent alors rue Maurice-d'Ocagne, le long du stade. La séance vient de se terminer. Les joueurs repartent par petits groupes. Les deux racketteurs repèrent trois jeunes. Des coéquipiers d'Elias. Comme souvent après l'entraînement, ils doivent se retrouver pour engloutir un kebab dans une sandwicherie. L'un enfourche un Vélib' et part en premier. Les deux autres montent sur le seul vélo qu'il reste. Celui à l'avant commence à mettre ses gants. Heureusement, il est du genre méfiant.
En apercevant Joe et Lucien « en mode déterminé », il flaire le coup fourré. Il se dresse aussitôt sur les pédales. « C'est comment, ça vient d'où ? » alpaguent les racketteurs. « Ça vient du Ve », leur répond le footballeur. Mais il ne s'arrête pas.
Il faut trouver d'autres victimes, maugréent les potes du boulevard Brune. Cinq minutes après, Elias et son meilleur ami Simon sortent du stade. Ils se connaissent depuis la 5e et partagent la même passion du foot. Face à eux, les racketteurs déroulent le plan classique. Lucien parle même aux policiers de « mode opératoire habituel ». Cela consiste plus ou moins à faire semblant de « vérifier » les portables.
Joe s'occupe de Simon et Lucien d'Elias. Le premier, histoire d'intimider les deux footballeurs, exhibe sa « Zombie » dissimulée dans sa doudoune. Il sort ensuite carrément sa machette et pose la lame sur la jambe de Simon pour lui mettre la pression. Le collégien prend peur. « Là je me suis dit que vu que c'est un gros, si je me mets à courir, je lui mets à la vitesse. »
Il se lance. L'autre ne le suit pas. Mais Elias non plus. Pas question pour Simon d'abandonner son ami. Sur le trottoir d'en face, il assiste en partie au drame. Pendant ce temps, Lucien exige d'Elias qu'il lui donne son portable. Pour le faire céder, Joe lui pose le plat de la lame sur l'épaule. Puis, il dirige son arme vers le sol. « Là d'un coup, il y a eu un rapprochement entre Lucien et la victime, raconte Joe. (Elias) lui dit : Y a quoi ? en mode je ne veux pas me laisser faire. Lucien répond : Il est fou ou quoi ? » Et c'est à ce moment-là que Joe enfonce sa lame sous l'épaule de la victime, au niveau de l'aisselle. L'aorte est touchée.
55PointsAntoine
il y a un mois
« J'entends Elias dire : Arrête, arrête ! Tiens, tiens ! »
Sur le trottoir d'en face, Simon n'a pas vu le coup de machette. « J'entends Elias dire : Arrête, arrête ! Tiens, tiens ! » témoignera le meilleur ami lors de son audition. Lucien attrape le téléphone alors que la victime s'effondre. Joe est le premier à réaliser ce qu'il se passe. « J'entends le premier garçon demander : Vous lui avez fait quoi ? » décrira-t-il aux policiers. L'auteur du coup prend aussitôt la fuite, suivi quelques secondes plus tard par Lucien qui abandonne sur place son misérable butin. Simon se précipite pour secourir son ami. « Il n'arrive pas à me parler. Il a le regard vide. Il essaye de se relever mais il tombe. »
Quand il découvre le sang à l'épaule, il appelle pour demander de l'aide à ses copains et tente un point de compression. Un joggeur s'arrête. Il appelle les secours et la police. Une passante vient aussi relayer Simon.
« Je viens de faire quoi là ? » demande Joe à son pote, réfugiés tous deux dans un hall de leur résidence. Lucien découvre alors « le sang sur la lame » de son ami. « J'ai dit à Joe : T'as merdé, on est dans la merde, t'as merdé. » « Je l'ai pas touché ? Ma lame est à peine rentrée », lui aurait répondu Joe. Et les deux complices sont rentrés chez eux. À ce moment-là, ils se doutent bien que les policiers risquent de débarquer n'importe quand. Des témoins les ont vus partir en courant.
« Notre fils est mort, notre chagrin est immense »
Face à la fenêtre, dans son appartement, l'adolescent de 16 ans ne regarde plus le remue-ménage dans la rue. Il s'assoit devant son ordinateur. Avec Lucien, avant l'extorsion, ils avaient prévu de faire une nuit blanche à jouer à l'ordinateur. Les deux amis sont en ligne. Dans son casque, Joe entend sonner l'interphone de son pote. « Il est resté en ligne et d'un coup ça a coupé, dira-t-il aux policiers. J'ai regardé par la fenêtre et je l'ai vu sortir de son bâtiment menotté. »
Dix minutes après, la police sonne à sa porte d'entrée. Joe prévient sa mère qu'il a fait une « bêtise ». « Ils m'ont menotté. Quand j'étais dans la voiture de la police et qu'ils m'ont dit que la victime était en train de mourir, c'est là que j'ai commencé à comprendre. » Contactés, Me Babacar Niang, l'avocat de Joe et Me Clémentine Perros, qui défend Lucien, ne souhaitent pas s'exprimer pour l'heure.
Le lendemain du coup de machette, le 25 janvier, Elias s'est éteint à l'hôpital Necker malgré les efforts des médecins. Ce mercredi après-midi, à la suite de leur entretien avec le garde des Sceaux, les parents de la victime ont transmis un communiqué via leur avocate Me Johanna Ostrowska. « Elias aurait dû avoir 15 ans le 14 février 2025. Il n'aura jamais 15 ans (…) Notre fils est mort, notre chagrin est immense, notre vie est détruite (…) Si la justice doit être éducative, elle doit demeurer également répressive et protectrice des droits de chacun. Toute modification législative qui poursuivrait cet effort est à saluer. Nous ne demandons pas aux représentants des partis politiques, aux magistrats, de ressusciter les disparus. Nous leur demandons de protéger les vivants. »
4ban
il y a un mois
Gauchovspoteau
il y a un mois
LaCataSugu
il y a un mois
FoetusCR7
il y a un mois
EdnaTheX
il y a un mois
Sa mère voit bien qu'il a peur. Debout dans le petit appartement familial du boulevard Brune, à Paris (XIVe), Joe (tous les prénoms des mineurs ont été changés sauf celui de la victime décédée) reste collé à la fenêtre
On aurait presque envie de le consoler le bout d'chou, triste au bord de sa fenêtre.
reacriz
il y a un mois
EdnaTheX
il y a un mois
Sa mère voit bien qu'il a peur. Debout dans le petit appartement familial du boulevard Brune, à Paris (XIVe), Joe (tous les prénoms des mineurs ont été changés sauf celui de la victime décédée) reste collé à la fenêtreOn aurait presque envie de le consoler le bout d'chou, triste au bord de sa fenêtre.
Kangdani
il y a un mois
Beaucoup de parents tentent de remettre leur sale gosse dans le droit chemin mais ils ne peuvent pas les suivre partout et il est bien plus grisant de faire la racaille avec ses potes.
IndridCold
il y a un mois
Nolayfe
il y a un mois
Jaaj1
il y a un mois
chuckyman4
il y a un mois
KomiSan
il y a un mois
Joe et Lucien
Ce genre d'articles qui crachent sur la victime en mentant à nouveau
Nolayfe
il y a un mois
Joe et LucienCe genre d'articles qui crachent sur la victime en mentant à nouveau
La machette qui se transforme en "couteau"
DC_35
il y a un mois
KomiSan
il y a un mois
La machette qui se transforme en "couteau"
From "machette de 40 cm" to "coupe-coupe"
Mais bon c'est la 1ere fois qu'il s'en servait "pour extorsion" donc ça va
HelloDollyAhi
il y a un mois
Jaaj1
il y a un mois
La machette qui se transforme en "couteau"
En épée franque carolingienne
Sieg_JaegerBan
il y a un mois
Awsm-jack31
il y a un mois
Imaginez une seule seconde deux français faire subir la même chose à un afrançais
Imaginez
KomiSan
il y a un mois
Bizarrement quand il s'agit de changer les prénoms on pioche toujours dans des prénoms occidentaux
Je n'accuse personne je dis simplement c'est bizarre
Admin-Golem-Ent
il y a un mois
55PointsAntoine
il y a un mois