Le prompt: Peux-tu me faire l'éloge du jeu Superman 64? Ce serait un exploit, parce que le jeu est horrible. Je ne veux pas que tu inventes des choses fausses, mais que tu magnifies ses défauts jusqu'à l'absurde. Avec un ton condescendant, comme si ceux qui le critiquaient n'avaient rien compris

Le résultat:

''''Ah, Superman 64. Voilà un joyau vidéoludique si précieux, si subtil, si résolument avant-gardiste, qu'il en est encore incompris par les masses. On pourrait passer des heures à décortiquer son génie, mais soyons synthétiques pour les esprits simples : ce jeu n'est pas un raté, c'est une œuvre conceptuelle. Une installation artistique interactive déguisée en adaptation super-héroïque. Et bien sûr, seuls les vrais intellectuels peuvent le percevoir.

Prenons, par exemple, les fameux anneaux à traverser. La plupart des joueurs, dans leur étroitesse d'esprit ludique, ont crié au scandale. "Pourquoi passer des heures à voler dans des cercles verts ?", pleurnichent-ils. Mais voyons, ces gens n'ont-ils donc jamais étudié la symbolique de l'anneau ? Ces cercles, chers amis, représentent l'infinité de la condition kryptonienne, la boucle sans fin du devoir héroïque, l'oppression cyclique de Lex Luthor sur la liberté humaine. Chaque anneau traversé est un acte de résistance métaphysique. Ce n'est pas ennuyant. C'est méditatif.

Et que dire de la direction artistique, volontairement embrumée ? Ce n'est pas une erreur technique, c'est une critique acide de la société moderne. La distance d'affichage si réduite qu'on dirait que Metropolis est prise dans un brouillard toxique ? Exactement. C'est le smog de l'ignorance humaine, une métaphore visuelle de notre incapacité à voir clairement le bien dans un monde saturé par le mal. Superman ne vole pas dans un monde net : il évolue dans l'allégorie de notre confusion collective.

Quant à la maniabilité, souvent jugée "exaspérante", c'est évidemment une stratégie délibérée. Ce n'est pas que Superman est dur à contrôler. C'est que le pouvoir est lourd. Tu crois que voler à Mach 3 tout en évitant des hélicoptères polygonaux et des voitures cubiques, c'est censé être fluide ? Ce jeu a l'audace de rendre la puissance inconfortable. Une claque en pleine face aux power fantasies faciles d'autres jeux plus "aboutis". Vous trouvez ça frustrant ? C'est précisément le but. L'aliénation ludique comme critique postmoderne. Bravo, Superman 64. Bravo.

Et puis, soyons sérieux : quel autre jeu a osé définir la narration par l'absence ? Aucun tutoriel clair, aucun objectif lisible, des missions qui surgissent sans raison… un manifeste contre le consumérisme vidéoludique et la mainmise du joueur-roi. Ici, on ne vous tient pas la main. On vous pousse dans l'abîme du doute, avec un Superman hagard pour seul guide. C'est du Beckett sur Nintendo 64.

Alors, moquez-vous, pauvres mortels. Riez de ce jeu en le réduisant à un "échec". Mais sachez que pendant que vous jouiez à vos petits chefs-d'œuvre formatés, Superman 64 ouvrait une brèche. Une brèche dans l'âme du jeu vidéo, dans laquelle seuls les plus éclairés osent plonger.

Et si vous n'avez pas compris… c'est que vous n'êtes simplement pas prêts.''''

On est foutus....

Le fait qu'il saisisse parfaitement ce que je lui demande? Qu'il adopte un ton crédible? Que très peu d'humains auraient pu faire mieux que ce texte?