Je me demandais si y'avait des gens comme moi qui n'avait jamais essayé une seule fois de séduire une fille.

En fait toujours aujourd'hui je trouverait ça inimaginable de tenter le coup. Je crois que même je n'étais pas un nolife je n'y arriverais pas.

Ce n'est pas tellement par peur encore que c'est vrai que ça me ferait peur, mais c'est surtout que j'ai intégré au plus profond de moi-même que j'étais laid et qu'on ne peut pas m'aimer d'une attirance sexuelle. Et même si c'était le cas je ne pourrais m'empêcher de me dire je ne le mériterais pas et que ça ne serait pas normal. J'ai si honte de mon corps, c'est comme si cette honte était incrustée dans ma chair. On peut dire que je hais mon corps. Je n'arrive pas à le regarder dans un glace. Pour moi c'est quelque chose qui doit être caché à tout prix.

Mais en même temps, alors que je me dis que je ne le mériterais pas, je trouve ça si injuste que j'arrive pas à le digérer. D'une certaine manière ça me rend même malade.

Je ne me rends pas compte si c'est normal ou non. Pour ceux qui peut-être ne comprendrait pas la logique, il faut se dire que c'est toute une construction mentale qui a commencée depuis que je suis tout gosse. A ce titre quand je dis que ma honte est incrustée dans ma chair c'est vraiment la bonne image. Je suis un peu l'archétype du mec "mal dans sa peau". Soit j'ai des périodes où je n'arrive pas à me regarder dans la glace, soit je n'arrête pas de m'y regarder comme si y'allait avoir un moment où j'allais me trouver plus beau ; c'est pathologique. A vivre je trouve ça horrible ce mal être et cette honte qui me suit partout. Je me dégoûte littéralement.

En conséquence je ne prend pas soin de mon apparence car ça m'aide mentalement de me dire que je n'attire pas parce que je suis négligé. Etre en mode "rien à foutre" m'aide à mieux vivre mon complexe. Quelque part je ne suis plus seulement rejeté pour quelque chose qui ne dépend pas de moi, je le suis aussi pour quelque chose qui dépend de moi. C'est beaucoup moins cruel et douloureux à porter.

Enfin dans ma psychologie au moins y'a pas vraiment de haine des femmes, toute la haine est tournée envers moi-même ce qui a cependant le défaut d'être autodestructeur. Après je suppose que le fait de ne jamais avoir rien tenté aide à ne pas avoir d'animosité envers la gente féminine car du coup y'a jamais eu de refus direct.

Mais bon, au final je trouve tout ça assez triste je dois dire ; ça m'attriste quand même pas mal et ça me fatigue un peu. C'est peut-être un mirage mais j'ai l'impression que se reposer dans les bras d'une femme, cela doit être la chose la plus merveilleuse qui soit. Je suis certain que là, le cœur de l'homme doit trouver quelques instant de repos. Qu'est ce que j'aimerais juste une fois, juste un instant que mon cœur trouve le repos sur la poitrine d'une femme. Le sommeil doit y être si paisible que ça ne serait peut-être même pas un mal de ne jamais s'en réveiller.