Et je sors pourtant de dépression sévère, de celles qui te privent purement et simplement de nourriture. L'impulsivité a laissé place à la raison et je ne devrais plus penser de telles choses.

L'impulsivité parlons-en. Elle est capable, à de rares occasions, de noircir mon âme en une fraction de seconde. Durant l'enfance il m'arrivait de serrer les poings par le simple fait d'entendre quelqu'un pleurer y compris dans ma famille, me donnant envie de le frapper. J'en ai d'ailleurs déjà frappé un tout simplement car il me parlait.
Par la suite j'ai appris à beaucoup plus me contrôler mais mes pensées, elles, n'ont pas cessé de vagabonder. Je comprends pourtant beaucoup d'aspects de la psychologie et de la sociologie, je sais comment fonctionnent les gens mais je n'ai pas envie de les côtoyer, de les apprécier et encore moins de les soutenir.

Il y a bien sûr déjà eu une exception à la règle dans mon existence qui a quand même mis des années à éroder cette couche au point de susciter tout l'inverse : une envie de passer un temps infini, une appréciation sans faille et un soutient indéfectible. Mais c'est tout.

Quant à la société dans sa globalité n'en parlons pas, je ne me projette nulle part, je ne me sens concerné par rien, ni l'actualité, ni la politique, ni l'écologie, ni le monde du travail, ni la consommation, ni quoi que ce soit.

Je n'aspire à rien si ce n'est lier mon âme pour l'éternité.

Je m'efforce de canaliser mon conflit intérieur dans l'écriture, le dessin, la photographie, le montage et la musique mais ma condition d'humain vient parasiter mes possibilités d'évasion totale. Et finalement quand j'en viens à terminer quelque chose, le fait de contempler le résultat est parfois un violent retour à la réalité, comme s'il me projetait ce que j'ai nié durant tout le temps que j'y ai consacré.

Je regrette ces moments de mort de l'égo ou rien n'avait d'importance, je regrette tellement de choses.

Je ressens ce monde comme un purgatoire, j'attends d'être jugé et de voir ce qu'il y a de l'autre côté mais l'attente est interminable.

Je me sens étrangement dissocié d'un coup.

De toute façon je ne m'attends pas vraiment à ce que quelqu'un se retrouve dans cette description.

T'es pas dépressif, juste taré

Peut-être les deux qui sait...