Le savoir est souvent un mensonge comparable au mirage de l'oasis dans le désert, au début, c'est un refuge qu'on emprunte pour se démarquer des autres et s'affirmer mais plus on l'alimente, plus on avance sur le sentier de la perdition et plus l'illusion se dévoile au fur et à mesure de nos pas dans ce sable d'incertitude.
On se retrouve à la fin du voyage devant un précipice dont on ignore la profondeur avec la seule certitude de notre profonde ignorance.

Voici ce que m'a apporté la lecture personnellement, aujourd'hui, elle n'est plus en mesure de répondre à ma soif, elle m'a juste appris à accepter de faire sans.

Peut être que c'est effectivement ce qu'on appelle dans le milieu l'atteinte du plafond de verre pour reprendre l'idée d'une autre personne du topic où ma cognition est trop limitante et limitée.

Qu'est-ce que tu proposes, l'ignorance complète ? Nous ne vivons plus dans ce genre de société et je pense personnellement que bien que limitée et quelquefois dangereuse, elle fait notre dignité et nous apporte des bienfaits de toutes sortes, notamment une consolation bienvennue.

Elle est en effet limitée mais c'est pas pour autant qu'on peut pas avoir un rapport au monde que notamment les livres supportent.

Nous vivons toujours dans ce genre de sociétés, le savoir est plus riche et accessible que les plus grandes bibliothèques de l'histoire au temps d'un Alexandre, de surcroît gratuitement et pourtant, les mêmes mentalités subsistent.

Je ne propose pas l'ignorance complète mais l'ignorance nécessaire notamment lorsqu'elle touche à une réalité subjective, c'est à dire, une réalité qui nous est propre et qui s'altère et s'influence par des facteurs extérieurs comme la lecture.

Nuancer son rapport à la réalité, c'est une approche sage mais coûteuse, c'est comme se retrouver devant une infinité de porte et d'être restreint à en ouvrir une seule, comment savoir que ce qui se cache derrière celle qu'on décide d'ouvrir est la bonne ? Quid des autres ?
Pour moi, ce cheminement mène à la folie parce qu'il nous échappe continuellement, c'est d'ailleurs là où notre "condition" limitante intervient.

Le renoncement est un élément clé (à mon sens) pour assumer son rôle d'ignorant. (à mi chemin entre l'hédoniste qui s'extrait du monde intelligible et celui qui s'interroge à la hauteur des questions qui lui sont accessibles)

En somme, ça ne veut pas dire supprimer le savoir et réfuter l'apprentissage mais avoir conscience et connaissance de nos limites et célébrer l'intelligence supérieure plutôt que de la conchier quand elle nous fauche dans son sillage.