Il y a en moi cette fracture que je ne peux pas recoller.
Un fil cassé entre l'émotion et la raison,
entre la peur d'être seule et l'envie de tout envoyer valser.
Je vis dans les extrêmes.
Je suis trop, ou je ne suis rien.
Je t'aime à la folie à midi, je te hais à minuit.
Et entre les deux ? Le vide. Le vertige. L'écho.

Je suis cet être qui s'accroche à l'autre comme à une bouée,
mais qui coule sous le poids de son propre besoin d'amour.
Je veux qu'on m'aime à l'infini, mais je n'arrive même pas à me supporter un jour sur deux.
Je suis cette contradiction vivante, ce paradoxe ambulant :
hypersensible mais violente dans mes réactions,
affamée de liens mais terrorisée par l'attachement.

Et pourtant… pourtant je commence à comprendre.
Que ce n'est pas une malédiction.
Que ce n'est pas un défaut à cacher comme une plaie honteuse.
C'est une faille, oui - mais une faille par où passe la lumière.
Je ne suis pas brisée, je suis ouverte.
Ouverte à la beauté crue du monde. À l'amour sans filtre. À la douleur vraie.

Et un jour, peut-être même maintenant,
j'apprends à faire la paix avec mon propre chaos.
À ne plus me juger pour chaque débordement.
À respirer dans la tornade.

Je suis borderline,
mais je ne suis pas mon diagnostic.
Je suis un champ de ruines et de renaissances.
Un cœur maladroit qui apprend à battre juste.

Et je vous jure : il bat toujours.