La base neurofonctionnelle des grands traits de l'autisme

OP
M3

Mangeur3H

il y a 10 jours

L'autisme est une différence neurodéveloppementale issue d'un équilibre neurobiologique particulier, façonné par la génétique, et notamment par la régulation de neurotransmetteurs comme la sérotonine, qui joue un rôle clé dans l'humeur, l'anxiété, la cognition et la perception sensorielle. Cette base influence profondément le développement et le fonctionnement de certaines régions cérébrales impliquées dans la régulation émotionnelle, la perception sensorielle et la cognition sociale.

Parmi les régions les plus concernées, on retrouve :

L'amygdale, qui détecte les menaces et déclenche des réponses émotionnelles rapides. Dans l'autisme, elle est souvent hyperactive, ce qui amplifie l'anxiété sociale, la peur du changement et la vigilance émotionnelle.

L'insula, centre de la perception interne du corps (intéroception) et de la conscience émotionnelle. Elle est souvent hypersensible, entraînant une perception intense des sensations corporelles et des émotions, ce qui contribue aux hypersensibilités sensorielles et à une réactivité émotionnelle accrue.

Le cortex cingulaire antérieur, qui évalue les conflits, les erreurs et les tensions internes. Il est souvent surchargé chez les personnes autistes, ce qui accentue la rumination, la surcharge cognitive et le besoin de prévisibilité.

Le cortex préfrontal, qui orchestre la régulation des émotions, la prise de recul, le raisonnement social et l'adaptation au contexte. Dans l'autisme, il peut être moins actif ou moins connecté aux autres régions, limitant la capacité à moduler les réponses émotionnelles, à interpréter les intentions d'autrui ou à s'adapter à l'imprévu.

Lorsque ces régions interagissent de manière atypique, cela crée un profil cohérent :
- Une hypersensibilité sensorielle,
- Une réactivité émotionnelle intense,
- Une difficulté à décoder les codes sociaux implicites,
- Une préférence pour la routine et les contextes prévisibles,
- Et une façon unique de penser, souvent logique, précise, mais peu intuitive sur le plan social.

Autrement dit, ce que l'on appelle “autisme” n'est pas un trouble isolé, mais la somme de ces différences fonctionnelles dans l'architecture cérébrale, elles-mêmes enracinées dans une base génétique et neurochimique spécifique. C'est un mode de fonctionnement global du cerveau - différent, pas déficient.

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"Des études ont montré que la sérotonine influence la maturation des synapses excitatrices dans le CPF, en particulier durant les premières semaines postnatales. Une altération de la libération de sérotonine pendant cette période critique peut affecter la densité et la force des synapses, entraînant des déficits comportementaux à long terme"

L'autisme, c'est l'effet boule de neige d'un équilibre neurobiologique différent depuis la naissance. C'est un équilibre dont les forces comme les faiblesses reposent sur la faible utilisation du cortex préfrontal et la forte utilisation des régions qui compensent sa faible activité. Donc comme énoncé : l'amygdale, l'insula, et le cortex cingulaire inférieur.

Rien de ce qui est intrinsèquement lié à l'autisme ne peut pas être expliqué par cette hypothèse.

OP
M3

Mangeur3H

il y a 10 jours

J'attends des réactions de forumeurs présents sur le spectre, s'ils veulent bien me communiquer leur avis personnel