J'suis modérément convaincu.

Le problème, central, vient justement de la conception que tu as d'optimisation. Est-elle absolue/universelle, ou relative à l'Etat qui le pratique ?

Prenons Singapour, pas tout à fait au hasard. C'est quand même plutôt bien optimisé. Mais dans les faits, ben y'a très peu à publiciser, hormis le logement histoire que le pays devienne pas un Etat d'exilés fiscaux, sans compter l'immigration légale ou illégale d'ailleurs (ça reste un pays qui peut être attractif pour les ressortissants d'Etats pauvres). Ca se borne à du régalien au sens pur, même si j'peux me tromper (j'ai pas vérifié s'ils jouent un rôle dans les activités en réseaux et de transport).
Logique, c'est un Etat à l'économie ultra tertiaire, presque entièrement consacré au commerce. Y'a limite aucune agriculture, une industrie concentrée sur le pétrole, la chimie et l'électronique, et surtout des services commerciaux et bancaires.

C'est logique, mais pour un Etat un peu plus vaste, suffisamment pour qu'il y ait des inégalités géographiques, ça pose un problème.
Si on appliquait la même logique en France, on aurait sans doute de titanesques shitholes à l'échelle départementale. En gros, faut imaginer la Creuse ou l'Auvergne en encore plus abandonné.
Sans compter bien sur d'autres préoccupations, de type environnement.

Et le problème justement est là. Prenons par exemple les missions policières. Singarpour, c'est pas nouveau, se concentre énormément sur le trafic de drogue (logique, c'est un énorme port et y'a énormément de trafic maritime).
Au-delà de la consommation, la France souffre elle aussi déjà de ce trafic de drogues, mais à d'autres échelles. Singapour, c'est "que" du maritime. La France, compte tenu de sa position géographique, c'est du maritime également (faut pas oublier qu'il y a aussi un trafic monstre et que Marseille, Dunkerque ou Le Havre sont des ports importants à l'échelle du continent) ET du routier (on est un point de passage obligatoire pour délivrer la drogue cultivée en Afrique voire en Asie pour les pays du Nord, bien aidé il faut le dire par un solide réseau routier).

Sans compter la considération des missions effectuées, et leur gravité. Qui s'explique aussi par les différences de classe sociale existantes en France à une échelle proche du spectre. A Singapour, même si c'est un peu caricatural, t'es soit très riche, soit très pauvre, soit dans une classe moyenne confortable, favorisant des économies de dépenses publiques (l'Etat a pas besoin de payer ce que la plupart peuvent confortablement s'offrir).
La France a une hétérogénéité beaucoup plus forte, avec diverses conséquences sur les besoins et les dangers. Par exemple, la classe moyenne souffre d'un cul entre deux chaises concernant le consumérisme: elle consomme, mais pas vraiment sainement, tant sur le plan culturel que strictement physique. Ce qui se répercute tant sur la prévention que sur les soins (y'a le même problème aux US, faut pas croire).

Au-delà donc d'objectifs politiques, ce serait pas dur de démontrer je pense qu'il est logique que Singapour se focalise sur une dépense publique limitée et, en conséquence, sur une fiscalité faible favorisant le développement économique et ainsi de suite.
La France, ça diverge un peu plus, il faut un peu plus de dépense publique. Donc une plus forte fiscalité.
Partant de là, le problème vient moins d'une comparaison qui se discuterait. Tous les Etats ne se ressemblent pas et tous n'ont pas les mêmes besoins compte tenu des géographies et des populations très différentes.
Mais une fois cela acceptée, si la comparaison est dès lors douteuse, la concurrence devrait pas avoir lieu d'être. Or elle a lieu, quoi qu'on en dise. Et j'pense que c'est peu surprenant que les paradis fiscaux sont, pour la plupart, des Etats du sud similaires à Singapour (Etats minuscules ou semi-Etats, souvent insulaires, où en gros y'a tellement pas besoin de dépenses publiques fortes qu'on peut se permettre de).

Le changement doit se faire ailleurs. Moins d'ailleurs, je pense, dans le nombre d'acteurs de la dépense, qu'il faudrait réduire certes mais de façon limitative. Mais ça viendra de deux facteurs:
- La prévalence du pragmatisme sur tout dogme idéologie ou principielle
- La transparence de la gestion publique et une meilleure compréhension de son organisation.