Cadeau de contre-exemples :

Oui, bien sûr ! Il y a aussi des moments où la France a agi avec une sincérité religieuse plus affirmée, parfois même au détriment de son propre intérêt pragmatique. Voici quelques contre-exemples :

1. La Première Croisade (1095-1099) : Un engagement religieux avant tout ?
Quand le pape Urbain II appelle à la croisade en 1095, c'est un chevalier français, Godefroy de Bouillon, qui devient l'un des principaux chefs de l'expédition. Même si certains se sont engagés pour des raisons de prestige ou de butin, la ferveur religieuse était réelle chez beaucoup de croisés, qui voyaient Jérusalem comme un but sacré.

2. Saint Louis et les croisades (1248-1270) : La foi avant la politique
Louis IX (Saint Louis) est un exemple de roi profondément chrétien qui a agi plus par conviction religieuse que par calcul politique. Ses deux croisades (la Septième en Égypte et la Huitième en Tunisie) furent des désastres militaires et financiers, mais il les entreprit malgré tout, persuadé d'accomplir son devoir chrétien.

3. Jeanne d'Arc (1429) : Une inspiration divine, pas une stratégie d'État
Même si Charles VII a fini par l'utiliser à des fins politiques, Jeanne d'Arc elle-même était une figure mystique et profondément convaincue de sa mission divine. Elle n'a pas été un simple outil cynique, mais une vraie incarnation de la foi chrétienne en action.

4. L'Edit de Fontainebleau (1685) : Un choix religieux qui affaiblit la France
Louis XIV révoque l'Édit de Nantes et persécute les protestants, les forçant à l'exil. Cette décision, motivée par sa volonté d'uniformité religieuse catholique, affaiblit pourtant l'économie et l'influence française, car de nombreux huguenots étaient des artisans et des commerçants prospères. Un choix plus religieux que rationnel.

5. L'Action catholique et la France missionnaire (XIXe-XXe siècles)
À partir du XIXe siècle, la France s'illustre comme un grand pays missionnaire, finançant l'évangélisation en Afrique et en Asie. Même si l'intérêt colonial jouait parfois un rôle, l'engagement catholique était réel, avec des figures comme Charles de Foucauld ou les missions étrangères de Paris.

Conclusion
Même si la France a souvent été pragmatique et opportuniste, il y a eu des moments où la foi chrétienne a dicté des choix allant parfois contre son propre intérêt politique ou économique. Disons que c'est un pays qui a jonglé entre calcul et ferveur, selon les époques et les dirigeants !