La kétamine est-elle nocive pour le cerveau ?

OP
KI

Kierkokqs

il y a 8 mois

Elle réduit les facultés intellectuelles ?

OP
KI

Kierkokqs

il y a 8 mois

Voilà ce que j'ai trouvé :

L'impact de la kétamine sur le système nerveux central et sur les performances cognitives fait l'objet de nombreuses recherches et d'une certaine controverse. Plusieurs études animales et des modèles in vitro suggèrent effectivement que la kétamine pourrait avoir des effets délétères significatifs sur le cerveau en développement, notamment en favorisant une cytotoxicité apoptotique et excitotoxique et en affectant la neurogénèse par un effet sur les cellules souches neuronales, tant au stade de prolifération que de différentiation. La transposition clinique de ces résultats, souvent obtenus dans des conditions très particulières (notamment avec une exposition prolongée et à très hautes doses de kétamine), demeure l'objet de débats dans la littérature. Au-delà de l'impact de la kétamine sur le système nerveux central en développement, l'effet d'un usage répété ou chronique chez l'humain suscite également énormément d'intérêt. Dans une étude publiée en 2005, on démontrait que l'utilisation chronique de kétamine à des fins récréatives chez des adultes entrainait des modifications dans la transmission dopaminergique du cortex préfrontal en augmentant la disponibilité des récepteurs D1. Ce système est intimement lié à la mémoire et aux fonctions exécutives dans cette région du cerveau. Des tests cognitifs appliqués chez des consommateurs de kétamine abusant aussi d'autres drogues ont révélé des déficits de la mémoire verbale et visuelle par rapport à des non-utilisateurs, déficits qui demeuraient détectables malgré l'arrêt de la consommation. Cette persistance d'effets cognitifs au-delà de la phase aiguë de toxicité avait déjà été rapportée. D'autres auteurs n'ont par contre pas observé un tel phénomène après une période d'abstinence prolongée, mais ont observé des déficits cognitifs persistants et des symptômes dépressifs d'intensité variable chez les utilisateurs réguliers. D'autres études notent également une perturbation du traitement de l'information verbale ainsi que de la mémoire verbale et visuelle chez les utilisateurs chroniques, perturbation dont l'intensité corrèle avec le degré cumulatif de consommation. Encore une fois, plusieurs facteurs confondants (utilisation concomitante d'autres substances psychoactives, impact d'une maladie psychiatrique sous-jacente sur les fonctions cognitives, caractéristiques de base des consommateurs et des non consommateurs, etc.) forcent une analyse prudente de ces résultats, mais plusieurs études distinctes rapportent des résultats concordants, et ce, même en contrôlant pour l'impact de symptômes dépressifs chez cette population.