L'autre semaine, un navire chinois a été arrêté par les autorités malaisiennes au large des côtes de Johor, soupçonné d'avoir pillé d'anciennes épaves de navires de la Seconde Guerre mondiale dans la région.

Les navires HMS Repulse et HMS Prince of Wales, tous deux coulés dans les eaux malaisiennes en 1941, ont été victimes de vols de grande envergure de leurs coques et de leur armement. Cette pratique existe depuis des années : les pillards ciblent des épaves de navires qui sont aussi de véritables tombes de guerre. Mais c'est l'une des rares occasions où quelqu'un a été pris en flagrant délit.

Mais pourquoi, vous demandez-vous peut-être, quelqu'un se donnerait-il tant de mal pour récupérer de la ferraille ? Le prix de l'acier ne justifie pas vraiment ce genre d'effort et de risque. Alors, que recherchent vraiment ces pillards ? De l'or ? De l'argent ? Des œuvres d'art volées ?

La réponse est en fait bien plus intéressante : il s'agit d'une forme de métal très, très rare, appelée « acier à faible teneur en carbone ».

L'acier lui-même est l'un des types de métaux les moins chers (un alliage techniquement), mais le type d'acier dont nous parlons est l'une des substances les plus rares au monde. Pour un faible bruit de fond, l'acier ne contient pas de radionucléides, de traces de radiations telles que le cobalt 60. Ces traces n'ont pas d'importance pour la plupart des utilisations, mais lorsque vous fabriquez des produits très sensibles aux radiations - par exemple des équipements scientifiques spéciaux ou des compteurs Geiger - vous avez besoin de cet acier.

Et voilà le problème : tout l'acier fabriqué depuis 1945 contient des radionucléides. Pour comprendre pourquoi, il est utile de rappeler que depuis l'époque d'Henry Bessemer, nous fabriquons de l'acier en projetant du fer en fusion avec de l'air ou, plus récemment, de l'oxygène. Voici un bref aperçu de la fabrication de l'acier.