Vous voulez savoir à quoi ressemble la vie de quelqu'un qui a tout tenté pour sortir du métro, boulot, dodo ? Vous êtes curieux de découvrir l'existence d'un rêveur qui, à un moment donné, a cru pouvoir échapper à cette routine infernale ? Eh bien, laissez-moi vous raconter l'histoire palpitante de celui qui a essayé, vraiment essayé, et qui a échoué.

Comme beaucoup, j'avais des rêves. Pas des rêves fous, non. Juste cette idée qu'un jour, je pourrais me lever sans avoir l'impression de vivre en mode automatique, sans cette boule au ventre à l'idée de passer encore une journée enfermée dans un bureau, à faire un travail qui ne m'apporte rien, à part un salaire qui fond avant la fin du mois. Je pensais, comme on nous le dit partout, que la liberté financière était accessible à qui s'en donnait les moyens. Qu'il suffisait de suivre les conseils des “experts”, d'investir intelligemment, de lancer un business, de persévérer.

Alors, j'ai tout essayé. J'ai plongé dans les livres d'entrepreneuriat, je me suis gavé de podcasts sur la liberté financière, j'ai suivi des formations en ligne qui promettaient monts et merveilles. “Travaille dur maintenant pour vivre confortablement plus tard”, qu'ils disaient. Alors j'ai bossé, jour et nuit, sur des projets parallèles, des idées de start-ups, des investissements soi-disant “sans risque”. À chaque nouvel échec, je me disais : “C'est normal, l'échec fait partie du processus.” Après tout, chaque succès est précédé de nombreux échecs, non ? C'est ce qu'on entend partout. “Accroche-toi, ça va finir par payer.”

Sauf que… ça n'a jamais payé. Ce qu'ils oublient de dire dans les récits inspirants, c'est que pour chaque success story, il y a des dizaines, des centaines d'histoires comme la mienne, des gens qui ont tout misé, qui ont donné tout ce qu'ils avaient, et qui n'ont récolté que des dettes, du stress, et une routine encore plus oppressante qu'avant. Chaque tentative ratée n'a fait que m'enfoncer un peu plus dans la spirale du métro, boulot, dodo. Mon compte en banque ne suivait plus, et bientôt, ces rêves de liberté se sont transformés en cauchemars de survie.

Parce qu'au bout d'un moment, les rêves coûtent cher. Le temps passe, les factures s'accumulent, les déceptions s'entassent. On commence à revoir ses ambitions à la baisse. “Peut-être que la liberté financière n'est pas pour moi, peut-être que je me contenterai de faire ce boulot encore quelques années, juste pour être sûr de payer les factures.” Mais ces “quelques années” se transforment en décennies, et avant même de comprendre comment, vous êtes coincé dans cette routine de métro, boulot, dodo que vous cherchiez désespérément à fuir.

Les gens disent souvent qu'il faut persévérer. Mais ils ne disent jamais quand il faut abandonner. Personne ne vous apprend à reconnaître le moment où il faut accepter que certaines choses ne se réaliseront jamais. Moi, j'ai refusé d'abandonner, et je l'ai payé cher. Je me suis épuisé à essayer de changer mon destin, à courir après cette promesse de liberté que la société nous vend comme un droit. Et aujourd'hui, je suis là, à regarder le temps filer, avec la sensation amère d'avoir gaspillé des années à poursuivre une illusion.

Le plus ironique, c'est qu'en essayant de fuir cette routine, je m'y suis enfoncé encore plus profondément. Chaque nouvelle tentative avortée m'a rendu un peu plus esclave de ce système. Au lieu de me libérer, je me suis enchaîné à un cycle d'échecs, à des dettes, à un sentiment de frustration qui s'est installé pour de bon.

La conclusion à tout ça ? Eh bien, la morale n'est pas joyeuse, je vous le dis. La vérité, c'est que la vie n'a pas de grandes promesses à nous faire. La liberté, qu'elle soit financière ou autre, n'est pas un droit universel. C'est une rareté, un privilège réservé à ceux qui sont soit extrêmement chanceux, soit déjà nés du bon côté de la barrière. Pour le reste d'entre nous, la vie est un cycle qui se répète, jour après jour. On se lève, on travaille, on rentre chez soi, et on recommence. Et les rêves que l'on avait de changer le monde, ou simplement de sortir de ce train-train quotidien, finissent par s'éteindre doucement.

Alors, si vous êtes comme moi, un rêveur malheureux coincé dans cette routine, je n'ai pas de conseil magique à vous donner. La seule chose que je peux vous dire, c'est que la réalité est souvent bien plus décevante que ce que l'on vous vend. Et peut-être, juste peut-être, qu'il faut accepter que pour beaucoup d'entre nous, la vie ne sera jamais plus qu'une répétition infinie des mêmes journées. Que la liberté n'est pas pour tout le monde, et que, parfois, le mieux qu'on puisse espérer, c'est d'apprendre à survivre dans cette routine, sans trop espérer autre chose.

Désolé pour la note défaitiste, mais parfois, il faut juste regarder les choses en face : tout le monde n'est pas destiné à s'en sortir.