On ne peut pas faire autrement à mon avis, accepter ce constat que tu énonces, ce n'est pas pour autant suivre le mouvement, chacun peut faire sa part.

Malheureusement le français est très ancré comme un bon élève dans l'arc républicain pour qui la politique s'opère dans les urnes. Le vote il est dès que l'on achète, que l'on favorise la facilité, c'est pas juste le méchant état français qui a imposé sa loi, les français avaient le choix lors de la révolution, lors de mai68, lors de l'affaiblissement d'une certaine morale et d'une limite, mais faut pas ensuite se plaindre des conséquences sans s'inscrire soi-même dans l'équation, sinon c'est se dire victime et jouir du statut de victime.

Comme tu dis, le peuple souhaite dans son instinct grégaire la sécurité, il craint la solitude, la perte de la sécurité, et même s'il a éjecté dieu, il s'en remet désormais à une autre sécurité, celle de la Trinité pouvoir d'achat, CDI, bien immobilier dans un matérialiste outrancier qui l'empêche d'aller vers la liberté par crainte de la vie et de l'incertitude.

Ce n'est plus l'église qui répond aux interrogations de hommes, mais le scientisme, les délires New age, et on va vers une perte des repères avec le wokisme, la non distinction entre les sexes. Après, tout n'est pas noir pour autant je pense, tant que l'on peut dialoguer, échanger, il y'a espoir, ce que je crains c'est si un jour les hommes cessent de se parler du fait de ne plus respecter les lois de la parole. Se parler ce n'est pas balancer des caractères sur les réseaux sociaux ou propager le mensonge, c'est se soumettre de manière commune à des lois que certains et pas seulement les élites nient, le peuple lui-même tend à nier certaines lois nécessaires et s'invente des lois inutiles qui servent uniquement ceux qui connaissent les lois.

Parler, c'est accepter cette incertitude, là où le où le militant balance des certitudes, des convictions, il ne pense pas mais se retranche derrière une masse. On donne l'apparence d'ouverture en France, alors qu'on est cloîtré dans notre pseudo bienveillance hypocrite pour se donner le bon rôle, en réalité on se ferme totalement au discours des autres. On sait ce qu'il se passe ailleurs, mais ce n'est pas par des effets d'annonce comme Attal souhaitant calquer le modele de l'enseignement asiatique en le transposant à la française. On est encore dans cette logique colonisatrice, inhibé par la culpabilité de la décolonisation, mais on reste garant d'un prétendu ordre moral, du bien, de l'égalité, et on refuse d'être ouvert non pas sur la question migratoire, mais sur celle des idées.

Et ça commence en bas, personne ne veut toucher aux acquis sociaux qui sont désormais intouchables, sous peine de voir le peuple capricieux pleurer par peur de perdre leur certitude.