n'importe franchement

À la lisière des eaux inconnues, un fier navire se tenait prêt à partir, un vaisseau majestueux nommé L'Aurore.

Le capitaine du navire, Alaric, était un homme de mer dans l'âme. Avec ses cheveux gris coupés courts et son regard d'acier, il avait vu plus de ports que la plupart des hommes n'en verraient en dix vies.

Mais cette fois-ci, il ne s'agissait pas d'une expédition ordinaire. Le roi, un homme âgé et fatigué, avait mandaté Alaric pour une mission périlleuse : retrouver la légendaire île d'Ishmar, un endroit que l'on disait perdu dans les brumes lointaines du nord, là où les cartes se terminaient et où seuls les plus courageux osaient s'aventurer.

Alaric avait vu tant de choses dans sa vie qu'il n'accordait guère foi aux légendes.

Le jour du départ, une foule s'était rassemblée sur le quai du port de Salambra.

Alors que le soleil se levait doucement sur l'horizon, un éclat doré illuminait les voiles du navire, donnant l'impression que la lumière elle-même bénissait l'expédition.

Il y avait Mathis, le maître d'équipage, dont les muscles saillants et l'attitude impassible faisaient de lui l'âme forte du navire.

Cortin, un marin chevronné dont le rire tonitruant et les histoires exagérées remplissaient les longues nuits de mer.

Les premiers jours en mer furent calmes, presque trop calmes.