C'est le même texte, traité de manières différentes. Des images me plaisent dans chacun, mais je dois choisir avant de les travailler davantage. (Hier soir, c'est pas travaillé)

De la dislocation naît la plénitude :

Le sage chancelle aux confins des astres, suspendu entre la figure du philosophe et celle du poète. Nul ne pense s'il ne s'éprouve par autrui, et la cogitation toute entière se meuve en la relation. Qui, sans âme, scrute, erre en vain ; car l'observateur est tiré par l'univers qu'il entreprend d'examiner, et hors de tout lien, point de contemplation ne subsiste. Soit que je me contemple moi-même, soit que je contemple autrui, qui est-ce en vérité qui se découvre ? Moi, ou l'autre en moi réfléchi ? Ainsi l'esprit, en suspens, est partagé entre la rencontre et la traversée. La sapience ne se manifeste que par accueil, et c'est en l'objet même qu'elle trouve son plein achèvement. Plonger en autrui n'est autre que méditer sur l'être. Nul ne saurait contempler un objet, sans que l'intellect n'engendre cercle en son propre orbe.

Ou

De fragments naît la plénitude : Le sage chancelle parmi les étoiles, errant entre la doctrine du philosophe et les chants du poète. L'un est senti par l'autre, si l'esprit est tendu vers lui ; la pensée elle-même se tisse dans des étreintes. Celui qui scrute sans cœur tombe dans le néant ; l'observateur est entraîné par le monde qu'il contemple, et rien ne peut être contemplé hors des liens. En me regardant moi-même ou en regardant l'autre, qui donc est réellement perçu ? Moi, ou l'autre révélé à travers moi ? L'esprit est suspendu entre rencontre et traversée, comme un vent errant entre les vagues. La connaissance se manifeste dans l'accueil même, et s'immerge dans l'objet. Ainsi, se plonger dans autrui, c'est s'épanouir par la méditation sur les choses. On ne peut contempler l'objet, à moins que l'âme elle-même n'entre dans le cercle.