Après un voyage aux USA qui a dû être écourter car l'abbé Pierre a agressé 2 femmes, le haut clergé fait interner l'abbé pendant 1 an en 1957 à Genève pour le faire oublier et l'empêcher de continuer à nuire. Au moment de sa "libération", le chef de l'église catholique de France (le cardinal Villot, qui sera 10 ans plus tard "premier ministre" au Vatican) envoie une lettre au responsable de l'abbé Pierre (l'évêque de Grenoble) pour lui expliquer la situation et lui conseiller de le placardiser :

« Votre Eminence n'ignore sans doute pas que les misères morales du pauvre abbé se sont multipliées ces derniers temps et qu'il a fallu l'éloigner de Paris. Le prétexte de santé qui a été invoqué ne sert qu'à couvrir son maintien dans une clinique des environs de Genève.»

Il n'aime pas l'activité contre le mal logement de l'abbé Pierre à Paris :

« Les entreprises de l'abbé Pierre échappent totalement au contrôle de la hiérarchie et jouissent d'un crédit excessif dans l'opinion. Informé que la conduite de l'abbé n'était pas plus sûre que son jugement, je suis intervenu à plusieurs reprises. Il ne surtout pas lui parler d'une reprise d'activité dans la région parisienne, mais au contraire appuyer dans le sens d'une retraite ou d'un grand effacement. »

Il déconseille aussi de lui donner une église :

« Il semble difficile de lui confier une paroisse, il n'a pas d'aptitude pour le professorat et le rôle de prédicateur ambulant serait préjudiciable à son équilibre psychique »

Mais plutôt de l'envoyer chez les lépreux en Afrique :

« Peut-être faudrait-il l'orienter vers un ministère de dévouement silencieux au sein d'un pays sous-alimenté, dans un hôpital de brousse, dans un village de lépreux ?  »

Pour son bien bien sûr :

« Ce serait peut-être correspondre aux dons naturels et surnaturels que le seigneur lui a faits, en évitant la publicité scandaleuse qui entoure ce genre de vocation. »

source : https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/09/28/archives-sur-l-abbe-pierre-tout-cela-pourra-un-jour-ou-l-autre-etre-connu-quand-l-eglise-pronait-le-grand-effacement-d-henri-groues_6337401_3224.html