Ça ne prouve pas la causalité.

Paul Krugman affirme que le protectionnisme ne conduit pas à des récessions. Selon lui, la diminution des importations (qui peut résulter de tarifs douaniers) a un effet expansionniste, favorable à la croissance. Il note également que le tarif Smoot-Hawley n'a pas provoqué la Grande Dépression et que le déclin du commerce entre 1929 et 1933 "était presque entièrement une conséquence de la Dépression, pas une cause".

Maurice Allais, prix Nobel d'Économie, soutient que "le fait d'attribuer la crise de 1929 à des causes protectionnistes constitue un contresens historique". Selon lui, "les mesures protectionnistes qui ont été prises, mais après l'arrivée de la crise, ont certainement pu contribuer à mieux la contrôler

Milton Friedman, pourtant considéré comme un défenseur du libre-échange, était également d'avis que le tarif Smoot-Hawley de 1930 n'avait pas causé la Grande Dépression.

William J. Bernstein propose une analyse quantitative qui relativise l'impact des politiques protectionnistes : "Entre 1929 et 1932, le PIB réel a chuté de 17% dans le monde et de 26% aux États-Unis, mais la plupart des historiens économiques estiment aujourd'hui que seule une infime partie de cette perte énorme du PIB mondial et du PIB des États-Unis peut être attribuée aux guerres tarifaires".

Il précise que le volume des échanges ne représentait qu'environ 9% de la production économique mondiale à l'époque. Même si tous les échanges internationaux avaient été éliminés, la chute du PIB mondial n'aurait pas dépassé 9%. Or, entre 1930 et 1933, le commerce mondial a diminué d'un tiers à la moitié, ce qui représente 3 à 5% du PIB mondial, et ces pertes ont été partiellement compensées par des produits nationaux plus chers.